Imaginons Truffaut, jeune critique cinématographique des années 50 à la dent dure contre la "qualité française", visionnant le film de Truffaut quadragénaire, sorti en 1971.
Quels mots n'aurait-il pas choisis pour éreinter ce pensum suranné ?
Il est vrai qu'aucun procédé poussiéreux des années 30 ne nous est épargné (fondu au noir permanent, musique d'atmosphère, voix off récurrente...).
Philippe d'Hugues a écrit qu'un film sur deux de Truffaut était raté. On se trouve ici dans une de ces tristes occurences. Sa pente littéraire,touchante a bien des égards, le fait sombrer dans le verbiage pompeux, l'emphase plaquée. Sans compter les métaphores dignes des auteurs de 1850 ( " le ruban eclata").
L'interprétation hiératique des acteurs, couplée à un dialogue au comble de l'artificialité, rend le visionnage de ce film très pénible, et uniquement à doses homéopathiques.