« Les Enfants des damnés » est une fausse suite assez opportuniste du « Village des damnés » (sorti quatre ans auparavant), puisque les protagonistes périssaient au terme de l'histoire. Ce n'est pas un remake non plus : le scénario reprend l'idée d'enfants impassibles, d'origine mystérieuse, formant un groupe fusionnel et dotés de puissants pouvoirs télépathiques ; l'idée d'une origine extra-terrestre n'a droit qu'à une brève allusion, ce ne sont plus des clones blonds, mais des enfants venus des quatre coins du monde. Même si le scénario patine un peu, il a la bonne idée de changer ainsi d'optique : ces enfants, que les puissants comme les hommes de terrain sont prêts à éliminer sans grand état d'âme, rappellent que, à travers le monde, les enfants ont eu souvent à subir (et subissent parfois encore) le despotisme d'adultes prompts à les exploiter, voire à les éliminer s'ils le jugent nécessaire !
Ces enfants sont certes différents et assez inquiétants, mais ils ne se montrent pas aussi glaçants et dangereux que ceux du 1er film : lorsqu'ils tuent, c'est pour se défendre ! Le film surprend par la noirceur de sa conclusion, s'achevant en tragédie suite à une maladresse qui aurait dû être insignifiante, montrant dans un de ses derniers plans les mains de deux des enfants apparaissant sous les gravats, désormais inertes mais toujours serrées. On citera aussi la bonne idée d'avoir fait d'une église en ruines le refuge du groupe et d'un orgue délabré une arme sonore.
Très inférieur à l'original, « Les Enfants des damnés » est donc une œuvre anecdotique mais qu'on peut quand même visionner avec intérêt, grâce à la splendide photographie de David Boulton et à la qualité de sa mise en scène et de son interprétation.