Voici un film mal coté ou ignoré, je trouve que c'est injuste parce que c'est un honnête divertissement qui en plus montre le job périlleux de ces pompiers de choc spécialisés dans les incendies de puits de pétrole. Ce n'est sans doute pas un des grands rôles de John Wayne, mais il se révèle parfois touchant dans certaines scènes sentimentales, et l'occasion est intéressante de le voir dans un rôle autre que ceux d'un cowboy ou d'un soldat.
On peut résumer le film de la façon suivante : rivalités, soucis familiaux et romance au sein d'une équipe de pompiers. Bénéficiant visiblement de moyens assez importants, la production est calibrée autour de John Wayne pour le valoriser, c'est une entreprise sans risque et plutôt conventionnelle où il est entouré par une équipe d'acteurs familiers dont certains qu'il venait d'avoir dans les Bérets verts et qu'il retrouvera dans Chisum : l'inévitable Bruce Cabot, Jay C. Flippen, Edward Faulkner, Jim Hutton ou Valentin de Vargas (vu dans Hatari), auxquels s'ajoutent Vera Miles que Wayne retrouvait après la Prisonnière du désert et L'Homme qui tua Liberty Valance, et la jeune Katharine Ross qui venait de se révéler dans le Lauréat. A la réalisation, Andrew McLaglen, réalisateur fétiche de Wayne dans la dernière partie de sa carrière.
Techniquement, l'ensemble est valable et bien au point, avec une série de clichés : le personnage de Wayne, Chance Buckman, inspiré du personnage réel de Red Adair, est un as de sa profession mais a raté sa vie conjugale, il y a une tentative de ressoudage du foyer familial où dans un rôle qui rappelle ceux de Maureen O'Hara, Vera Miles réapparait après avoir joué les épouses insatisfaites, Wayne lui refait un brin de cour dans le but de repartir comme au bon vieux temps, mais le métier dangereux reste un obstacle, il y a ensuite la romance entre les jeunes gens joués par Hutton et Ross, une inévitable bagarre bon enfant contre des foreurs australiens, et surtout des scènes d'action réalistes aux effets pyrotechniques impressionnants, où Wayne a pris vraiment des risques comme dans l'incendie du Plus grand cirque du monde ou la chasse aux animaux dans Hatari, il n'est pas doublé et se trouve vraiment face aux flammes.
Tout ceci forme un tout avec un dénouement favorable, mais le film pêche un peu par son marivaudage marital, le ton est parfois bavard et le mélange des scènes d'action et de scènes légères n'est pas toujours heureux dans le sens où il coupe une certaine dynamique. Ce défaut est rattrapé par son excellent casting, le film reste agréable à regarder et constitue un bon film de détente.

Créée

le 7 avr. 2018

Critique lue 543 fois

10 j'aime

14 commentaires

Ugly

Écrit par

Critique lue 543 fois

10
14

D'autres avis sur Les Feux de l'enfer

Les Feux de l'enfer
AMCHI
5

Un film de m... selon Katharine Ross

Un des rares films ou John Wayne n'incarne ni un cowboy ni un militaire mais un pompier (on peut l'apercevoir en costume cravate). Les feux de l'enfer mélange scènes catastrophes et problèmes...

le 8 mai 2016

1 j'aime

6

Du même critique

Il était une fois dans l'Ouest
Ugly
10

Le western opéra

Les premiers westerns de Sergio Leone furent accueillis avec dédain par la critique, qualifiés de "spaghetti" par les Américains, et le pire c'est qu'ils se révélèrent des triomphes commerciaux...

Par

le 6 avr. 2018

121 j'aime

96

Le Bon, la Brute et le Truand
Ugly
10

"Quand on tire, on raconte pas sa vie"

Grand fan de westerns, j'aime autant le western US et le western spaghetti de Sergio Leone surtout, et celui-ci me tient particulièrement à coeur. Dernier opus de la trilogie des "dollars", c'est...

Par

le 10 juin 2016

95 j'aime

59

Gladiator
Ugly
9

La Rome antique ressuscitée avec brio

On croyait le péplum enterré et désuet, voici l'éblouissante preuve du contraire avec un Ridley Scott inspiré qui renouvelle un genre ayant eu de beaux jours à Hollywood dans le passé. Il utilise les...

Par

le 4 déc. 2016

95 j'aime

45