Les 30 premières minutes sont très réussies, notamment grâce au duo Chabat-Boublil qui fonctionne - et je n'aurai rien parié là dessus - à merveille. Ils sont tout deux entièrement le film, se le partagent sur leurs deux épaules. Lorsque que le réalisateur les laisse dans le champs ensemble, tout fonctionne. Chaque vanne. Chaque gag. Chaque scène. Il est alors beau de voir une telle osmose entre deux acteurs dans une comédie française actuelle, et cela fait un bien fou. En cela, Les Gamins survole doucement et étonnamment la production comique, on le sait faiblarde, du pays, s'extirpe des clichés démagos et populos. Ce n'est pour l'instant pas tellement un film commercial, mais qui place son ton et son humour au service de la machine bien huilée que l'on sait. C'est sa modestie, aussi.
La force principale des ses premières minutes n'est hélas conservée dans le reste du film, dans son beaucoup plus médiocre et convenu passage à la comédie romantique. L'ennui des comédies françaises, c'est qu'elle n'ont toujours pas compris que, à côté d'une histoire d'amour plate dont le déroulé nous a déjà été servi 100 fois (ça va de son point A à son point B, gentiment), il est plus drôle et plus réjouissant encore qu'un fonctionnement par petits sketchs décousus, liés par un mince fil rouge bien sûr, successifs, valorisant nettement le jeu collectif et l'individualité comique de chacun à la fois. Les Gamins ne déroge pas à cette triste règle. Mais il faut voir alors la virtuosité de Alain Chabat, tant au niveau professionnel d'acteur de comédie que d'être humain, tout simplement, dont l'on sent à l'écran la sincérité et la passion de jouer et de faire rire, pour comprendre que Les Gamins se situe tout de même, sans ambition aucune, un léger cran au-dessus de reste. En mettant en valeur, ce qui n'est pas toujours fait, la mélancolie constante et belle qui se dégage du visage de son acteur, Les Gamins réussit à faire ce qu'il souhaite faire du début, sans aller jusqu'au bout, mais tenant tout de même sa ligne claire pour plus longtemps que d'habitude : on passe un bon moment, on rit, c'est fait pour, ça ne cherche pas plus loin, on l'oubliera dans quelques mois, mais au fond, c'est peut-être mieux ainsi.
B-Lyndon
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le 28 avr. 2013

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