Il y a dans la vie des rencontres qui ont lieu trop tard. Dans ces situations, le dicton "mieux vaut tard que jamais" aurait meilleur compte à être inversé. Quand l’opportunité de découvrir "The Goonies" à 35 ans se présente, on n’y résiste pas. "Ah, c’est le film dont quelques amis m’ont cité les meilleures répliques il y a 15 ans, le film de leur enfance que je devais absolument voir… ". On met alors des noms sur des visages et on entend alors, simultanément, la version originale qui provient de l’écran, et la version française, avec les voix des copains, qui est restée dans notre mémoire. On y voit un Josh Brolin de 17 ans, alors qu’on ne l’a connu qu’adulte, et un Sean Astin de 14 ans, au visage d’enfant star, avant qu’il ne devienne… et bien, pas grand-chose finalement. Il y a aussi Demi-Lune, et cela fait plaisir de le revoir, parce que Demi-Lune restera pour toujours un enfant. Et puis il y a Chunk (mes copains l’appelaient Choco). Apparemment, il serait devenu avocat. Un acteur qui devient avocat. C’est en général l’inverse qui se produit. Passer de la triste réalité aux nuages est plus facilement concevable que l’inverse. Peut-être que, à l’instar d’un Macaulay Culkin, son expérience dans ce milieu a été bien difficile et qu’il a décidé de prendre un chemin qui le garderait les pieds sur terre. En tout état de cause, chacune de ses scènes et chacune de ses répliques sont les meilleures du film. Il est irrésistible. On espère pour lui qu’il est aussi bon avocat qu’acteur.
En ce qui concerne le film en lui-même, il se divise en deux parties. La première, "à la surface", est très agréable, infiniment "Spielbergienne" et totalement inscrite dans son époque. La seconde, "en sous-terrain", est malheureusement épuisante. Il y a de tout, partout, tout le temps. On en arrive à mettre le volume au minimum, sentant un mal de tête s’installer. C’est confus, hystérique, et les scènes de Chunk, séparé du reste du groupe, se font trop attendre et ne suffisent pas à faire tolérer le chaos du reste du film.