Après "Madeleine Collins", et le souvenir flou du subtil " Le dos rouge", l'envie frustrée que suscite le cinéma d'Antoine Barraud me porte vers "Les gouffres", son premier long-métrage. De gouffres il n'en sera question que lors d'une conférence de presse où ils sont évoqués, auréolés de mystère et de danger. Puis le personnage masculin agit (disparaît) et le film se concentre sur le personnage féminin (cantatrice... décidément) qui attend, glisse doucement vers la psychose, pour terminer détruite. Nathalie Boutefeu, présente dans la quasi-totalité des plans, propose à peu près le même modus operandi que Virginie Efira dans "Madeleine Collins" , ce même crescendo dans le jeu vers la crise finale. Les recours insistants aux plans flous ne suffisent pas à distraire de la ténuité du propos. En fait, on nous annonce un titre, qu'illustrent pendant le générique des gravures et on nous raconte autre chose, un autre gouffre. Seule la séquence onirique sauve le film de l'ornière. Et le personnage lynchien de Pearl. "Les gouffres sont en moi."

abel79
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le 28 déc. 2021

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