A nigtmare on Elm Street sortie en 1984 et est le 7ème film du maître de l'horreur Wes Craven.
Ce dernier est né a la fin des années 30 à Cleveland dans l'Ohio aux Etats-Unis. Et fait important avant de devenir produteur monteur scénariste puis réalisateur, le monsieur a étudier la psychologie à Baltimore avant d'enseigner les sciences humaines et la dramaturgies. A la fin des années 60 il en a un peu marre et décide de se casser à New-York et commence a superviser la création de documentaires, notamment sur la guerre du Viêt-Nam, ce qui explique pourquoi la présence de la violence est systématique dans les films du réalisateur.


Ce qui a fait le succès du film et de la plus part des films de Wes Craven est le fait que ce dernier invente tout les personnages fantastiques de ces films. Ainsi, on peut prendre Freddy comme l'un des poings d'orgue du film d'horreur moderne. En effet, le personnage a tout de la créature fantastique classique. Freddy est une chose qui fut humain pendant un temps mais qui suite à un évènement inexplicable ne l'est plus. Comme pourrait l'être la figure du vampire. Elle (la chose) a un aspect monstrueux, on voit qu'il est un cadavre, remplis de verre, comme une espèce de portrait de Dorian Gray, ou comme pourrait l'être la créature de Frankenstein. Il a des pouvoir, apparaît, disparaît, comme un vampire, a une arme, comme des griffes de loup-garou. Ainsi on le voit il reste dans la tradition des créature légendaire et fantastique qui jusque là avait fait le renom des films d'horreur depuis les années 30. Il est dans la pure tradition mythologique des films d'horreurs américain, une représentation presque divine du monstre. Ainsi, il est créer de toutes pièces, reprenant les formes des différentes créatures fantastiques d'antant, il est issue des inspirations de Craven et du Roman Néo-gothique/Occulte avec des auteurs comme Poe ou Lovecraft. Sa dimension mythologique est bien présente notamment dans la signification du personnage, son symbolisme et la reflexion qu'il apporte. Parce que contrairement aux bêbêtes précédement cité, Freddy a quelque chose d'unique : il est un monstre créer pour le Cinéma. Même son domaine, le rêve, renvoie à l'art que le Cinéma.
Freddy est la figure du croque-mitaine. Il est inventé par les parents, par la mère du personnage principal à partir d'un fait réel. Il est purement factice est émerge de la volonté de la mère (celle-ci à gardé un des gants). Il est, comme le croque-mitaine, là pour que les enfants restent sages et restent sous le joug de leurs parents par la peur. Il intervient d'ailleurs à chaque fois que l'un des adolescents désobéis un ordre donné par un parents. Ainsi Freddy montre bien qu'il est là pour corriger l'adolescent en mal de liberté. Son gant de jardinier, d'ailleurs, à parfois des allures de main de marionnettiste. Montrant bien ainsi que le personnage de Freddy est l'émanation, la volonté de ceux qui tire les ficelles, ici, les parents.
Mais Freddy, bien qu'il soit la représentation de la volonté dominatrice est aussi l'émanation de quelque chose de supérieure. Il est la société américaine elle-même dans tout son rapport ultra-hiérarchique et ultra-puritain. .
Comme on peut le voir dans le film, Freddy intervient et tue alors que Tina enfreint 2 interdit sociaux. Le premier celui de désobéir à sa mère et d'inviter des personnes à dormir chez elle, notamment son petit amie. Elle désobéi donc a sa supérieure hiérarchique, sa mère. Ensuite, elle désobéi à un deuxième interdit social, celui de coucher avec son petit ami alors qu'ils ne sont pas marier et que la relation n'a pas l'aire très stable et encore moins sérieuses. Elle désobéi donc a deux interdit sociaux qui font parti des quarcants pilliers de la société américaine et profondément ancré dans l'inconscient américain. On peut voir très nettement que Freddy est une émanation de la moral puritaine puisque qu'il sort du plafond alors qu'on enlève la croix, alors que l'on dénigre la fois, et repart lorsqu'on la ré-accepte. Chose qui sera d'ailleurs plus tard confirmé lorsque Freddy dira « Dieu, c'est moi ». Le fait qu'il soit l'émanation de ces carquants : on nous le montre par le fait aussi qu'il intervient dans les rêves, le monde de la subconscience, l'endroit où justement sont présent, vivace et puissant les carquants moraux, hiérarchique et religieux inculqué par la société. La société dont émane Freddy et de laquelle vis Freddy c'est la société industrialisé, la société capitaliste américaine, il vis dans cet espace de boyaux fait de tuyaux de machinerie extrêmement spécifique à la société actuelle. Il représente le fondement de cette société. En effet, il est mort dans le sous-sol de la maison, il émane de là, il est le fondement, les fondations, il est à la fois le secret (celui que garde la mère) mais aussi la base de la société. Et comme tout carquant, comme tout pouvoir, on le détruit non pas en fuyant et en s'échappant, mais en y faisant face, en l'affrontant, en le défiant et en cessant de croire à son existence et son emprise sur nous. Pourtant la fin du film, offre un aperçu pessimiste ou bien radicale du combat contre la société, exprimant l'idée que l'on ne peut échapper au carquants moraux indéfiniment ou en tout cas, que l'on ne peut, après les avoir brisé, retourner à une vie normal, sans craindre qu'ils réapparaissent. Cependant il faut savoir que cette fin ce n'est pas celle décidé par Craven. En effet ce dernier voulait une fin fermé avec la mort de Freddy Krüeger, mais les producteurs, sentant le succès arrivé, ont imposé au réalisateur de faire une fin ouverte avec le retour du personnage.
Le film porte aussi un message très critique vis à vis de ce qu'est devenu le rêve américain. Nous sommes dans les années 80, les Etats-Unis sont en proie a une certaine crise idéologique, bien que ce soit le premier mandat de Reagan, le Républicain laisse toute une part des Etats-Unis déçue, sa politique est basé sur les taxes et le taux de chômage dans l'année 1983 et de plus de 10% ce qui n'égaie pas le moral des citoyens. Avec ce film Wes Craven propose aussi un regard sur ce qu'était le rêve américain, la vieille société puritaine, hiérarchisé, qui n'est plus en phase avec les aspirations de liberté de la jeunesse actuelle, depuis les années 70 au moins. Ainsi, la société américaine, le rêve américain, n'est plus un idéal de liberté, de paix et de justice mais c'est bien transformé en un cauchemard oppressant les citoyens en devenir. Toutes les actions de Freddy sont liés a des institutions de l'Etat. Ainsi Craven se permet de critiquer les institutions qui sont sensées être garantes du rêve américain, la liberté par l'apprentissage avec l'école, et la justice et la protection par la police. Seulement, comme on peut le voir dans le film, ces institutions ne protège en rien des carquants oppressifs et dogmatiques de l'amérique post-industrielle. En effet, l'une des premières apparitions de Freddy dans le rêve de la protagoniste se fait pendant qu'elle est en cours. De même, Craven pointe du doigt la police comme étant inutile inefficace et même presque complice lorsque l'on découvre que l'un des personnages est victime de Freddy alors qu'il est dans l'enceinte du commissariat. Le réalisateur évoque même un certain endoctrinement et l'inculcation de ces carquants dès le plus jeune âge grâce aux comptines chantée par les enfants jouant à la corde à sautée, qui certes renforce l'image de croque-mitaine de Freddy mais illustre aussi que même les plus jeunes ont appris a avoir peur du pouvoir des dogmes puritains prêt à les réduires à des marginaux si ces dernier.es osé.es les enfreindre.
Rien que cela permettrai de dire que A Nightmare on elm street est un chef d'oeuvre. Mais vous avez encore besoin de preuve ? D'accord ! Wes Craven réussit a manier habillement le premier et le second plan en laissant des indices dans des comportements qui devraient être ordinnaire (comme des petites filles qui sautent à la corde) mais qui au final ne le sont absolument pas. Alors qu'habituellement le fantastique surgit dans le quotidien, dans ce film, l'aspect surnaturel est annoncé, présagé par le quotidien. Les cadres sont donc parfaitement construits, les trouvailles de mises-en-scènes sont époustouflantes et d'un génie certains à une époque où tout était a créer (Freddy qui sort du mur est une merveille d'effet spécial et a été fait SANS CGI). Les couleurs sont biensur totalement reprise du Giallo et surtout de Mario Bava (Le Masque de la Sorcière) dans toutes ces teintes de rouges et de bleu découpant parfaitement les différentes zones à l'intérieur du film. Bref, ingénieu scénario, ingénieuse mise en scène, pour un film bien moins ingénu et stupide que certaines se plaisent à croire.

A Nightmare on elm street dont le nom renvoie à l'Orme l'un des symboles des Etats-Unis (il est le symbole de l'Etat du Massaschussets), peuvent à la fois nous faire frissoner mais aussi délivrer une critique acerbe d'un moment donné de la société dans laquelle il a été produit. C'est souvent ce que l'on a tendance à oublié, les films d'horreur peuvent avoir un message plus profondément ancré que juste nous faire peur, et même, pour nous faire peur, ils évoquent inconsciement, parfois, ce qui nous troublent le plus de notre société. Le film de Craven ciblait sensiblement les adolescent américain, a peine plus vieux que les protagonistes du film. Il mets donc les spectateurs et surtout les spectatrice face à un monstre, un Dieu, qui les renvois à ce qui les oppresses et les terrifient le plus dans la société américain des années 80: le puritanisme et les carquants sociétaux. Attendez ? Surtout les spectatrices ?
Il est fondamentale de remarquer que dans ce film la femme et surtout l'adolescente ont une place très importante, biensur, le genre du slasher à pour plaisir de mettre en scène des femmes affolées, mais ici, la protagoniste l'est pour une bonne raison. Freddy lui fait peur, la société lui fait peur, le puritanisme et l'oppression d'une société patriarcale où la femme n'est pas libre de ses choix la pourchasse, la térrifie. Les figures féminines sont plétore, des petites filles ayant assimilée inconsciement les menaces, en passant par l'adolescente qui essaie de se rebeller, jusqu'à la mère qui, n'ayant pû elle-même se défaire de cette oppression, l'a assimilé et la perpétue. Il serait peut-être exagéré de dire Freddy EST un film féministe, mais il faut lui rendre cela: Il y a une dimension pro féministe dans ce qu'il décrit.
34 ans plus tard, le personnage de Freddy fascine toujours, certes parce qu'il est incroyablement iconique, mais aussi malheureusement, parce que les oppressions qu'il représente sont toujours d'actualitées. Elles sont ici, tapis dans l'ombre de nos propres consciences, visiblent a qui veut bien les voir, mais ne peuvant être détruites que collectivement en arrêtant de leurs accorder une légitimité, un pouvoir, une emprise sur nos vies et nos rêves.

planktoon
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le 13 sept. 2019

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