La fille du comptoir demande aux méchants s’ils comptent payer les chewing gum, tu t’attends à une insulte ou bien à un dilemme du pile ou face à la Anton Chigurh (No Country for Old Men) avec une réflexion métaphysique, un truc flippant quoi... et les méchants ? Que répondent t-ils à la fille du comptoir ??? Ils lui répondent par : « C’est ça qu’tu veux ? C’est ça qu’tu veux ?! Bah tiens !!!! »
Et ils lui jettent des billets ces malpolis ! Non mais, ils auraient pu lui tendre convenablement l’argent comme des gentlemen mais non, ce sont des méchants ! Des vrais. Et puis il faut qu’ils fassent le plein d’essence avant de traquer les warriors, j’imagine le pauvre pompiste qui a une femme et des enfants et qui va devoir se les coltiner… Mais trêve de méprise c’est un film d’uneeee trééés grande qualité si j’ose dire d’une rectitude artistique telle que j’en ai les larmes aux yeux... Des larmes de crocodile pour être franc. Eh bien ce film de voyous et un véritable document historique sur le New York des années fin 70, une époque d’âge d’or, d’âge béni où les jeunes de gangs (qui paraissent avoir 30 ans), traversent la rue au feu vert, payent leur ticket de métro...oui c’était mieux avant, la racaille était exemplaire, la racaille avait du swagg mais je reviendrai sur la mode vestimentaire qui remplirait tout un catalogue de mac. Après ils ne savent pas lire les plans de métro, ce qui donne du fil à retordre à nos chers warriors qui sont traqués par les gangs de NY pour un crime qu’ils n’ont pas commis...et puis j’admire les dialogues de ce film, j’ai mémorisé des passages entiers tellement que ça m’a plû.
- Non, il faut pas aller par là...
- Quoi t’es un pédé ?
- Vas te faire enculer.
- Il faut qu’on l’aide !
- Quoi t’veux qu’les flics t’enfoncent leur matraque dans le cul ?
- Ouais c’est pas une pt’tite pute qui va me donner des leçons.
- Oh pourquoi t’es aussi méchant…
- C’est pas bien de dire du mal des putes...


Eh puis il y a cette proposition de mise de scène qui se veut une transposition d’un épisode de la Grèce antique. C’est ce genre de prouesse intellectuelle à la Godard qui fait bander le hipster que je suis. Je trouve ça très recherché car cela confère un sous texte au film. En fait je pourrais adapter les dialogue de Platon et les mettre dans la bouche de deux mecs de cité (La cité ! Oui comme la cité grecque, ou de la campagne aussi) immobiles sur un plan fixe de deux heures (vous voyez de qui je parle ?) Et si ça ne plaît pas au simple mortel il est responsable de son ennui ! De sa médiocrité ! Lui et sa recherche de rapidité ! Rapidité ? Non ! Spontanéité ! Donc si j’ai le malheur de trouver que The warriors est un mauvais film alors cela veut dire tout simplement que je l’ai mal regardé puisque, moi, simple jeune parisien de 30 ans, j’ai une mauvaise appréhension du monde qui m’entoure...Je n’ai pas de goût !!! Est-ce un brouillard devant moi ? Et si je dissipe ce brouillard, restera t-il une ville et des gens ?! Diantre ! Je suis dans le flou...le blues bro... Mais poursuivons cette fine analyse...de cette grande épopée urbaine...Je voudrais faire un point sur le travail des costumes.
Parlons du catalogue été 1979 : Alors pour la collection Jean-Paul Gaultier nous avons dans le défilé de beaux éphèbes torses-nus, tétons saillants, abdominaux (de vrais égouttoirs à sueurs), avec des tatouages dessinés au feutre, le haut est une veste en cuir rouge brun munis de franges en cuir de daim beiges, sur le dos sont brodés l’emblème d’un crâne muni d’une coiffe à plumes de condor ; le style connote du guerrier amérindien vous l’avez compris chers lecteurs. Les autres beaux garçons du défilé appartiennent au gang des T-shirt sales, donc comme le titre l’indique il ont des tshirt auparavant blanc ayant bruni avec le temps et qui fluent une bonne odeur de transpiration sans parler de leurs slips puant le smegma et l’urine. Les autres sont les membre du gang des joueurs de baseball, une collection prestigieuse avec en prime des battes en essence de chêne, les casques, le gant en cuir, le complets rayé blanc noirs confère à cette gamme un constraste saisissant entre l’aspect jouissif et l'aspect violent du jeu de la baston, ils ont par ailleurs inspirés des grandes vedettes dont Marilyn Manson. Je ne vais pas m’éterniser sur cette saison riche et variée mais je voudrais faire mes hommages au gang des patins à roulettes, le gang des français avec leurs marinières et leurs baquettes de pain ; le gang des cuisiniers avec leurs rouleaux à pâtisserie ; le gang des ouvriers qui malheureusement n’étaient pas présents pendant le tournage du film car ils avaient une très épuisante journée de travail. Et enfin je fais un vibrant hommage au gang des policiers, qui eux aussi n’étaient pas dans le film, ils avaient peur de se faire arrêter par les autres flics pour usurpation de l’identité d’un dépositaire de l’ordre public…


Eh puis ce sont des vrais guerriers les warriors, la chorégraphie me coupe le souffle, c’est découpé de sorte à ce qu’on voit le moins de gestes possibles, et les gestes ont un peu de mou dans les bras; fort heureusement les ralentis à la Sam Peckinpah parviennent à masquer la santé lymphatique des guerriers.
Je me rappellerais toujours de ces scènes de courses à pieds : panneau latéral gauche droite – panneau latéral gauche droite – panneau latéral gauche droite. Bref, toute bonne chose à une fin et je vais devoir clore cette parenthèse culturelle par la conclusion qui suit : The Warrior est un chef d’oeuvre du nanar. Mais bon...nous sommes en démocratie et comme le disait Nietzche :


« Le mauvais goût a son droit autant que le bon goût »

Oktemuza
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le 19 nov. 2021

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Oktemuza

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