J'ai rarement vu un documentaire aussi radicalement contradictoire avec le sujet traité. Les réfugiés, jamais filmés par la réalisatrice, sont doublement rendus invisibles par leur absence hors champ, remplacée par les lettres de sa mère, qui raconte comment, dans sa gentillesse, elle leur apportait à manger ou faisait la lessive.
Je vois des gens comparer son film à News from Home ; c'est plutôt son revers. Chez Akerman, l'absence est une blessure qui nous rapproche encore plus de la vérité d'un corps, d'un être vivant. Ici, c'est son anéantissement.