Pendant la première séquence du film, cinq jeunes hommes enterrent la vie de garçon de l'un des leurs, Franco, qui va bientôt ce marier. Ces jeunes mènent une existence insouciante, ce qu'ils aiment avant tout c'est faire des tours dans des voitures décapotables, boire un coup, draguer les filles... Leur amitié est la valeur la plus importante dans leur vie. Mais le mariage de Franco va être à l'origine de nombreux changements. Peu à peu, l'insouciance s'éloigne, les caractères et les personnalités des uns et des autres s'affirment, les jeux de l'amour avec leurs connaissances féminines servant de révélateur. Le temps est venu de devenir sérieux, trouver du travail, se marier... Au cours d'une dernière virée nocturne, le groupe d'amis se rend compte que plus rien ne sera comme avant.


Les Jeunes Maris peut se regarder comme une jolie comédie romantique, délicate et triste, qui parle d'amitié et d'amour. Une amitié qui se délite avec le temps qui passe, les rencontres amoureuses, le mariage, le travail. Ces jeunes hommes ont perdu leurs illusions juvéniles, mais de quels rêves parle-t-on? Continuer à mener une existence frivole, est-ce donner un sens à sa vie? Cette jeunesse provinciale dépeinte par Mauro Bolognini n'a aucune conscience politique ni sociale, et très peu d'ambitions collectives ou personnelles. A la différence des protagonistes du film d'Ettore Scola tourné une vingtaine d'années plus tard, Nous nous sommes tant aimés, qui au moins lorsqu'ils étaient jeunes voulaient changer le monde, même si au final c'est le monde qui les changera... Les personnages des Jeunes Maris, à peine entrés dans la vie adulte, sont déjà totalement résignés. On perçoit qu'ils auront une existence de "losers". Vu sous cet angle, le film paraît extrêmement pessimiste.


La photographie est très belle, il y a notamment de jolies vues nocturnes sur la petite ville toscane de Lucques.


A noter que Pasolini a collaboré au scénario, et que le film a gagné le prix du meilleur scénario original au festival de Cannes 1958.
Une rareté à découvrir.

pml1
7
Écrit par

Créée

le 17 déc. 2021

Critique lue 57 fois

pml1

Écrit par

Critique lue 57 fois

Du même critique

Le Veuf
pml1
8

Mon petit crétin chez les capitalistes

Avant même le générique de début du film, le personnage principal Alberto Nordi (interprété par l'immense Alberto Sordi) explique à son collaborateur le marquis Stucchi qu'il désire plus que tout la...

Par

le 16 oct. 2020

4 j'aime

En liberté !
pml1
3

Quelle déception !

Faire rire au cinéma est un art difficile. C'est d'autant plus délicat lorsque l'on veut flirter avec l'absurde. N'est pas Lubitsch ou Billy Wilder qui veut ! J'ai trouvé ce film ennuyeux et la...

Par

le 5 janv. 2020

4 j'aime

Les Adolescentes
pml1
8

Une journée particulière

C'est une journée particulière en effet que va vivre la jeune Francesca, une journée fondatrice puisque Francesca va commencer à entrer dans la vie adulte, au moins du point de vue des rapports...

Par

le 15 déc. 2021

3 j'aime

1