Big City Lights
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Avoir produit un des films préférés de Welles, Kubrick et Tarkosvki est une belle récompense pour avoir résisté au parlant qui devenait une norme commerciale. Même au prix du perfectionnisme virant à l'obsession du réalisateur, et peut-être malgré le tournage qui dura 22 mois.
En tout cas, l'œuvre est témoin que Chaplin, s'il a été réticent à la sonorisation, n'était pas dénué d'un grand talent d'adaptation venant s'ajouter à la liste de ses mérites : on n'est plus sur la maladresse de La Ruée vers l'or. Il est parvenu à demeurer lui-même en accédant à une structuration plus sensée de son propos, et plus dans l'air du temps. Doit-on y voir un miracle de la part de celui qui voyait une passade dans le cinéma parlant ?
Il s'ouvre aussi au comique de répétition et à la platitude de son insistance, mais également à sa fraîcheur quand une autre discipline la régit : je pense notamment à la scène de boxe, qui est répétitive, mais qui prend des airs de chorégraphie. L'écriture marque une maturation lucide, peut-être à cause de son tempérament fignoleur (tourner une même scène 342 fois, est-ce bien raisonnable ?), qui permet en tout cas d'établir un scénario compact, sans les soubresauts qu'il avait l'habitude d'entretenir comme on époussète la relique d'une époque révolue.
Difficile d'imaginer un Chaplin colérique et systématique derrière la caméra alors qu'il est Charlot devant elle, un attendrissant vagabond toujours d'actualité et encore prometteur de bons gags d'un vaudeville sans le vice d'un quiproquo poussé à bout.
Créée
le 30 déc. 2018
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