Les Misérables par Salboy
L’adaptation en film de la très célèbre comédie musicale de Broadway « Les misérables », elle-même adaptée du chef d’œuvre de Victor Hugo paru en 1862 à de quoi donner envie, surtout au vu du casting alléchant qui à été mobilisé pour cette grosse production, et qui offre un regard neuf et original sur cette histoire mainte fois réinterprétée en films, téléfilms et dessins animés. Personnellement, mon adaptation préférée reste le téléfilm français « Les misérables » de Josée Dayan sorti en 2000, avec l’acteur franco-russe Gérard Depardieu dans le rôle de Jean Valjean, Christian Clavier et John Malkovich qui joue un Javert froid, torturé et en Français. Qu’en est-il du film qui nous intéresse aujourd’hui, le réalisateur et les acteurs font ils honneurs à ces personnages devenu aujourd’hui mythique ?
La première déception concerne Huck Jackman dans le rôle phare du film, si son jeu d’acteur et son chant restent ici très justes et très professionnels, son air et ses manières de gentlemen anglais ne collent absolument pas avec Jean Valjean, ce surhomme plein de douceur, ayant traversé l’enfer du bagne. Il est aussi dommage de constater que deux personnages aussi importants que Cosette et Marius aient été rendus aussi superficiels, Amanda Seyfried déjà très médiocre dans le médiocre « Red Riding Hood », est ici presque transparente, voire ridicule dans les scènes larmoyantes et chantées, Eddie Redmayne quand à lui possède bien la beauté physique de Marius mais également un regard imbécile qu’il arbore dans toutes les situations.
On retrouve de bonnes surprises cependant, Anne Hathaway s’en sort bien sur Fantine, et son interprétation de « I dreamed a dream », chanson phare de la comédie musicale, est vraiment émouvant pour le coup. Russell Crowe joue un très bon Javert, et retranscrit parfaitement son sérieux et sa détermination. Helena Bonham Carter est quand elle très à l’aise dans cette Madame Thénardier loufoque et chantante, elle avait d’ailleurs su s’illustrer dans un même registre dans l’excellent « Sweeney Todd » de son mari, ce qui a du lui faciliter les choses cette fois ci. Le choix le plus surprenant est Sacha Baron Cohen dans M. Thénardier, agréable et drôle, il aurait pu néanmoins se lâcher un peu plus, même si le personnage de Thénardier n’est pas du même acabit que Borat.
Mon goût et mes connaissances en termes de comédies musicales restent très limitées, je ne suis pas très fan du genre à l’exception de quelques œuvres de Stephen Sondheim, et pour le coup j’ai eu du mal avec les musiques de ce film ce qui a quelque peu contribué à mon ennui, ceci dit, ces chansons restent extrêmement appréciées dans le monde entier, et je suis que les fans devraient être enchantés en enthousiasmé de les réécouter sous une nouvelle forme et avec de nouvelles voix. La partie historique du film qui retrace l’insurrection républicaine de 1832 est trop édulcorée à mon gout, elle à été très sanglante et décrite comme telle par Victor Hugo, on voit bien quelque blessures et taches de sang sur les personnages, cependant lors des échanges de balles, les blessés on une tendance miraculeuse à guérir instantanément. On sent bien l’intention de garder le film assez propre pour qu’il puisse être labélisé « pour tout publics ». En tout cas « Les misérables » reste un bon film, que vous apprécierez surement beaucoup plus que moi si vous n’êtes pas aussi intransigeants et marqué par le roman.
