Peu de films ont en définitive évoqué l'univers du football, et encore plus avec une réelle crédibilité. Ne serait-ce que pour cela, « Les Petits Princes » mérite la considération et le respect. Ne nous faisant pas passer les footballeurs pour des génies sans pour autant les montrer comme de sales petits cons, l'œuvre sonne souvent juste, que ce soit dans ses répliques, ses situations ou son interprétation, à l'image de Paul Bartel (la tête de Florent Balmont sur le corps de Kevin Gameiro, pour les connaisseurs) et surtout de Reda Kateb, incroyable dans un rôle qu'il semble avoir tenu toute sa vie.
Après, j'avoue que je m'attendais à plus d'intensité dans les matchs (par ailleurs correctement filmés), à plus d'émotion au vue du sujet, ce qui ne veut pas dire qu'elle est absente. De plus, si l'œuvre ne tombe jamais dans l'angélisme, le trait reste parfois trop aimable vis-à-vis de certains seconds rôles « têtes à claques », traités inégalement sur la durée. Reste que le milieu est bien montré, que l'on y croit presque toujours et que la démagogie est totalement absente, à l'image d'une fin sobre et bien vue. Pour le grand film concernant le plus populaire des sports, on repassera, mais cette exploration des centres de formation s'avère plutôt intelligente et même relativement subtile : une bonne pioche.