Les 400 coups, premier long métrage de Truffaut sorti en 1959, marque le début d’une carrière d’exception, tant pour son réalisateur que pour son acteur principal, Jean-Pierre Léaud, avec qui il tournera de nombreux (très bons) films. Véritable ode à l’insouciance de l’enfance, à la fougue de la jeunesse, ce film nous berce par sa douce poésie. Mêlant noirceur et espoir, jubilation et réserve, rébellion et tristesse, tendresse et violence, ce bijou nous enlace pour ne plus nous lâcher.
Certains diraient que la nouvelle vague a débuté sur une plage, sur cette plage que foule Antoine d'un pas décidé et décisif. Antoine Doinel, qui au terme d’une course immortalisée par l’un des plus beaux plans-séquence de l’histoire, découvre enfin un horizon à la mesure de sa soif de liberté. La course du garçon insouciant n’est que suspendue, pour mieux reprendre plus tard. Cette scène inoubliable, nous fait part d'une réalité cruelle : celle de la solitude d'être libre, de la solitude d'être un enfant. Cependant, cette course est aussi le point de départ d'une vie qui bascule et qui marquera les esprits. Antoine a trouvé en cette course, son paysage intérieur et sa raison d’être : ce besoin de fuir pour être heureux.