Découvrir les "400 coups" en 1990, ce n'est plus être confronté à une "choc" formel comme cela a pu être le cas en 1959 (le jeune critique et nouveau cinéaste Truffaut voulait alors de l'image qui bouge, de la réalité dans chaque plan, et aussi nourrir son film de sa propre enfance mal-aimée). On remarquera sans doute trop certaines scènes plus faibles, un peu figées, qui ont mal vieilli (les confrontations d'Antoine Doinel avec certains adultes). Il restera heureusement à se laisser entraîner par notre jeune héros qui ne tient jamais en place, vif-argent au milieu d'un monde gris. Malheureusement, cette révolution-là n'a plus rien de révolutionnaire (même si l'on sent instinctivement que le cinéma français d'aujourd'hui aurait sans doute autant besoin de ce genre de "coup pied au cul" !)
[Critique écrite en 1990]