Après Les Ensorceleuses (1998), je tenais à découvrir un meilleur film sur le thème de la sorcière moderne. Je me suis donc laissé tenter par un autre film culte, Les Sorcières d’Eastwick (1987). Tout comme Les Ensorceleuses, cette comédie fantastique met en vedette des acteur.rice.s très populaires à l’époque : Jack Nicholson, Cher, Susan Sarandon et Michelle Pfeiffer. Rien que ça ! Les actrices incarnent Alexandra (C), Jane (S.S) et Sukie (M.P), trois belles jeunes femmes aux personnalités différentes et indépendantes qui s’ennuient de leurs vies, jusqu’à ce qu’apparaisse dans leur village un homme très extravagant qui va les séduire l’une après l’autre. Et quoi de mieux qu’un réel séducteur comme Nicholson, qui a un charisme sexuel qui m’a toujours plu, pour interpréter un « petit diable en rut » auto-proclamé ? En clair, le casting est génial. Qu’en est-il du reste ?
En gros, l’émancipation des héroïnes est traitée par la voie de la sexualité, elles qui deviennent les amantes d’un seul homme ; si ça les fait passer pour des « trainées » aux yeux de tout Eastwick (on appréciera la prestation de Veronica Cartwright dans le rôle de la prédicatrice folle), ça montre aussi le poids qu’a eu le puritanisme sur leur désir et leur quête d’elles-mêmes. En effet, au début, on les découvre inconscientes de leurs dons et c’est au contact de Daryl Van Horne, qui s’avèrera être le Diable en personne, qu’elles laisseront libre court à ce qu’elles sont. On le voit notamment dans cette jolie scène où tous les quatre s’amusent et dansent dans un vestibule rempli de ballons roses et que les filles finissent par planer littéralement au-dessus de la piscine. Puis de fil en aiguille, elles se rendront compte du manipulateur qu’il est et, en usant de sorcellerie, affirmeront leur capacité à prendre leur destin en main.
Seulement, Les Sorcières d’Eastwick est une comédie molle et décousue pour moi. Certes, on y traite des relations hommes-femmes, de la misogynie et surtout, du pouvoir féminin, mais ce n’est pas si subtil et convaincant que ça. Qui plus est, c’est trop kitsch et l’humour est douteux. À part pour son casting 4 étoiles, ce n’est pas un film que je retiendrai. 5/10