Le moderne de l'ancien

Je continue l'exploration de l'oeuvre de Chaplin. Les Temps Modernes étant l'un des ses plus grands classiques dont certains extraits sont archi-connus (tout comme la chanson en yaourt vers la fin du film, la première fois que la voix de Chaplin est alors entendue dans un film).

Le film attaque d'emblée sur le travail d'usine avec des scènes insistant sur le rythme effréné et abrutissant de celui-ci, ce sont les scènes les plus connues du film et une séquence effectivement bien réalisée.
On passe ensuite à l'incarcération de Charlot suite à un quiproquo autour d'un mouvement de grève.
On ne s'écarte pas de l'emploi propre à Chaplin d'un anti-héros, bien souvent acteur involontaire de situation le dépassant quelque peu, mais toujours avec une bonne volonté et un certain courage souvent maladroit.

Secondé par sa femme la très belle Paulette Goddard, le film s'avère au final une succession de scènes sans vraiment de lien entre elles, on aurait pu, plus ou moins en changer l'ordre.

Ceci s'avère d'ailleurs le principal défaut du film alors même que certaines sont particulièrement bien faites et amusantes (celle du restaurant avec un Chaplin essayant de fendre la foule pour assurer son service est géniale) et que les deux acteurs principaux sont vraiment bons et complémentaires. On ne réussit pas vraiment à entrer dans l'histoire et "Les lumières de la Ville" est, par exemple, bien plus entraînant.

Il s'agit quand même d'une oeuvre majeure qui, si elle se situe en dessous de la très grande attente que j'en avais, est très rafraichissante à regarder grâce au jeu des deux acteurs principaux.
Evidemment, faut aimer le vieux cinéma, c'est pas Avengers et la tonne de pixels dans les yeux!