Les Temps modernes (Modern Times) est une superbe comédie dramatique américaine et sociale écrite et réalisé par Charlie Chaplin qui est une satire du travail à la chaîne et un réquisitoire contre le chômage et des conditions de vie d'une grande partie de la population occidentale lors de la Grande Dépression, imposées par les gains d'efficacité exigés par l'industrialisation des temps modernes.... Laquelle met en scéne le vagabond Charlot employé sur une chaîne de production... avant d’être atteint d'une dépression nerveuse... et mis au chômage... Lequel va rencontrer une orpheline clocharde (la «gamine»), (jouée par la sublime Paulette Goddard), qui fuit la police après avoir volé un pain pour se nourrir... Sur une musique très culte de Charlie Chaplin (Je cherche après Titine)... Les Temps modernes est (pour moi) Le Chef d'oeuvre du cinéaste... Charlot est d’abord un vagabond espiègle dont la naïveté et la maladresse, provoquent des situations burlesques.... Puis peu à peu son personnage gagne en profondeur. Sans le sous, avec ses vêtements troués et des manières de vaurien, il incarne les petites gens et se bat contre les grands de ce monde qu’il ridiculise.... Chevalier au grand cœur, il prend toujours la défense des opprimés et se laisse conduire par ses émotions. De naïf et maladroit, il devient sentimental et révolté (A noter que dans le film il se fait arrêter pour avoir fomenté une manifestation communiste)... Après avoir mis en scéne Les Lumières de la ville (son autre chef d'oeuvre) qui parlait déjà d'une Amérique en crise (l’après Krach de 1929), il réalise Les Temps Modernes une satire sociale déguisée sous une apparence burlesque, qui s’impose donc comme une très belle histoire d’amour ou il est intéressant de voir comment l’amitié naissante entre les deux personnages grandit au fil du temps pour se muer en idylle.... car suite à leur rencontre, ils se retrouveront par le plus grand des hasards... Signe du destin les aidera à réaliser cet amour... et a partir de cet instant ils uniront leurs forces et trouveront ainsi le remède à tous leurs problèmes ou la vagabond et la gamine ne feront alors plus qu’un : elle se nourrit de la faculté de Charlot à se débrouiller, et lui, puise dans l’optimisme et la confiance de la jeune femme. Sur ce dernier point, la scène du restaurant est révélatrice : Charlot, ne connaît pas les paroles de sa chanson, mais devant les encouragements de la gamine, il se met à interpréter ce fameux charabia qui ravira le public. Cet amour prend pleinement forme au final, lorsque la gamine, apparemment dépitée, retrouvera son courage devant l’optimisme candide affiché par Charlot, ce dernier allant jusqu’à la faire grandement sourire. "Nous nous débrouillerons" lui dit-il dans un dernier carton qui résume magnifiquement son message d’amour et de partage... Ce qui fait de ce chef d'oeuvre un veritable film socialiste.