Lors des premières campagnes de promotion pour la sortie du film, affiches criardes au possible et tronches d'une crédibilité sidérante, j'ai, comme tout le monde, eu envie de vomir.
Un an plus tard, je mate l'intro avec un pote. Au bout de quelques minutes, mort de rire, il me dit "nan mais ça s'trouve c'est génial hein."

Paul W.S. Anderson, à l'époque, c'était pour moi le type qui avait, depuis Mortal Kombat, compris que les ninjas étaient l'ingrédient majeur du divertissement cinématographique, concoctant ses adaptations vidéo-ludiques avec la plus subtile des pertinences en la matière. Alors voir son boulot sur une telle adaptation et son coup d'essai dans un genre historique me taraudait un peu... Comment œuvrer dans un monde sans ninjas ?

Tout commence par un plan sur Athos sortant de l'eau au ralenti. C'est un ninja muni de deux arbalètes rotatives cyber-punk du plus bel effet. Il déboulonne quelques gardes avant de se faire interpeller par Milady, une ninja en robe dorée spécialisée dans le rapt et l'infiltration.
On a ensuite droit à la présentation d'Aramis, un ninja raffiné, armé d'une bible et d'un chapelet, psalmodiant quelques prières du haut d'un clocher avant de se jeter dans le vide, d'atterrir sur une barque, de fesser des malotrus et de conter fleurette à une gente dame.
Puis vient Porthos, un ninj... hum.. une brute épaisse enchaînée dans un cachot, mi-James Bond mi-King Kong. Il s'énerve, arrache ses chaines et assomme tout le monde en chantonnant et grognant comme un troll.
Enfin, l'histoire débute, un an plus tard, en s'ouvrant sur l'entrainement ninja que suit D'Artagnan dans les montagnes reculées où il apprend l'art du fleuret et des pirouettes au ralenti. Sa formation accomplie, le gaillard part pour la ville dans l'espoir de devenir un ninja accompli. A son arrivée, il croise les trois autres ninjas susmentionnés et les provoque en duel, puis, l'heure venue et après quelques explications, organise une bataille générale au ralenti contre la garde royale. Les quatre chapeautés ninjas (à défaut d'être des tortues) font sensation et s'avèrent d'une grande efficacité une fois leurs arts du combat réunis.

C'est nul, bien entendu, mais ça ne mérite peut être pas non plus d'être directement accusé sans le moindre recul. Le film a tout de même ce qu'il faut pour bien rigoler. Des canons rotatifs, des bateaux-zeppelins, des combos au ralenti, des armes débiles, des personnages aussi mauvais que conscients de l'être, un duel sur le toit de Notre Dame, le meilleur rôle d'Orlando Bloom... C'est un peu un mix entre Pirates des Caraïbes, 300 et une scène d'intro de Soul Calibur, le tout concentré sur 1h30, se contentant d'en faire des tonnes, comme promis. Des combats, du n'importe quoi, des personnages complètement cons, du n'importe quoi, des mitrailleuses-canons, du n'importe quoi, des explosions, du gros n'importe quoi, une musique bourrine, et un zeste de n'importe quoi. Moi ça m'fait rire et ça m'suffit parfois. (mais mes goûts, c'est un peu n'importe quoi)

La critique d'Imphyman (avec qui j'ai vu ce film) résume assez bien ma pensée sur ce truc : http://www.senscritique.com/film/Les_Trois_Mousquetaires/critique/21749529
zombiraptor

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