Voici un film des studios Disney de 1966, qui revisite le mythe de Crusoé dans une époque contemporaine. Le studio avait déjà produit un film similaire, «Les Robinsons des mers du sud », beaucoup plus attractif, ce qui nous laissera un sentiment de déjà-vu.


Le pauvre Crusoé se retrouve perdu sur son île et vit l’événement comme s’il s’agissait des joies des vacances. Un singe devient son ami, et s’ensuit de longs dialogues qui sapent le rythme. C’est si lent qu’on serait tenté d’appuyer sur avance rapide. Par chance, Crusoé rencontre une « sauvage », et de fil en aiguille se retrouve accompagné d’une armée de bonnes femmes. Une deuxième partie un peu plus intéressante que la première (car il se passe enfin quelque chose). Les sauvageonnes sont prêtes à gagner leurs droits, notamment pour sortir de la tradition des mariages arrangés, ainsi débute une guerre contre la tribu. J’ai trouvé l’histoire fade et sans inventivité. Dans le fond, il s’agit d’une critique poussive sur les droits des femmes, mêlant maladresse et manque de délicatesse, comme j’ai rarement vu. Qu’importe, le message demeure tout de même honorable, dommage que la forme soit aussi brouillonne.


La musique est convenable, les trucages aussi, excepté la longue introduction qui se déroule dans l’océan (ici les effets spécieux sont grotesques). Les acteurs ne sont pas nombreux, on a le plaisir de retrouver Dick Van Dyke (notre incroyable Bert dans Mary Poppins), qui signe ici une piètre performance. Ses interventions comiques tombent souvent à plat, par chance il n'abuse pas trop des grimaces. En définitive, il ne parvient pas à porter le film, et c’était justement la clef de la réussite de cette production, un premier rôle fort. L’entreprise est ratée. Nous retiendrons plutôt les interventions de la belle Nancy Kwan (Mercredi), qui resplendit, et sauve l'honneur. Enfin Akim Tamiroff (Tanamashu) est tout simplement grotesque, représentation largement obsolète d’un chef indigène, il est ridicule, bête et méchant, sans profondeur, un personnage sans vision et ambition. On regrette aussi son dialecte de singe, affreusement agaçant. Ma note perd deux ou trois étoiles rien que pour ce personnage affligeant.


J’ai éprouvé des difficultés à suivre ce film, tant il me paraissait ennuyeux et lent. Heureusement, la seconde partie m’a réveillé, mais elle ne parvint pas à sauver l’œuvre qui d’une manière générale a une vision idyllique de la perdition en mer. Le film manque de cohérence et d’intelligence et me parait trop peu réaliste. La magie n’a pas opéré sur moi.

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le 16 mai 2020

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Casse-Bonbon

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