Je n’ai pas détesté Only the Brave mais j’avais envie d’apporter un contrepoint aux critiques souvent très enthousiastes qu’on peut lire ici à son sujet. Car le film ressemblerait surtout à un long exercice de style saturé de patriotisme et de virilisme sans l'émotion de son dernier quart d’heure.
Les protagonistes, toustes plus archétypaux les un.es que les autres, semblent résumer à elles et eux seuls une certaine vision fantasmée de l’Amérique : gros 4x4, communauté bienveillante, bières à la main et respect sacré pour les grands espaces. Une Amérique trumpiste avant l'heure où la fraternité passe avant tout par la sueur, la testostérone et les high fives virils.
Heureusement, Joseph Kosinski parvient tout de même à donner une véritable présence au feu, presque un personnage à part entière. Le casting, solide bien qu’un peu bridé par l’écriture, soutient efficacement cette dimension quasi documentaire sur le quotidien des pompiers forestiers. On apprend beaucoup sur les tactiques d'intervention et les usages outre atlantique, on ressent la difficulté du métier... même si la pédagogie finit parfois par tourner en rond.
A mi-chemin de l'hommage sincère et de la glorification un peu grossière Only the brave est un film hélas inabouti, rigoureux et correctement réalisé mais qui aurait gagné à troquer son emphase patriotique contre un peu plus de profondeur humaine.