Une fleur peut en cacher une autre

Jessica Hausner signe ici un film pour le moins intéressant. Il est d'emblée assez saisissant de voir une telle maîtrise technique. Si la photographie est magnifique, la réalisation n'en est pas moins lésée : Le cadrage, le soin apporté au choix des couleurs ainsi que la gestion de l'espace est en somme assez irréprochable. Le jeu d'acteur n'est pas non plus à plaindre, avec une héroïne (Emily Beecham) qui nous livre une performance remarquable (prix d'interprétation féminine au festival de Cannes).

Mais ce qu'il y a de plus intéressant dans ## Little Joe ##, c'est sans conteste son scénario. Un sujet digne d'un grand film d'anticipation qui nous questionne sur le pouvoir des Lobby, du bonheur ou encore de la survie des espèces.
Tout au long du métrage, il y a un sentiment de malaise , de doute et d'ambivalence entre la notion du bien et du mal.
A l'image du pollen des little Joe : "Le virus" se diffuse affectant chaque individu, jusqu'à la perte de notre libre arbitre, de notre singularité, et donc, de notre humanité. Si l'œuvre cinématographique est de très bonne facture à bien des égards, elle n'est pas exempt de défauts.

En effet, malgré un sujet plus que prometteur, le rythme s'avère finalement assez platonique et manque sérieusement d'entrain. Enfin, la bande original se veut le plus souvent dissonante voir cacophonique ; et même si elle accompagne assez justement l'ambiance instaurée, le plaisir du spectateur en est quelque peu entaché.

Perfectible sur de nombreux points, J.Hausner signe cependant une œuvre engagée et glaciale qui gravite, telle une épée de Damoclès au dessus de nos têtes sur un avenir plus qu'incertain …