Stevie Ray Vaughan, virtuose de la guitare, est un artiste malheureusement trop peu connu en France. Les gens, ne l'ayant jamais écouté, lui préfèrent Eric Clapton, bien plus populaire dans sa manière d'écrire les chansons, sachant comment faire se mouvoir les foules. Et puis, sûrement est-ce dû à la mort prématurée - d'ailleurs aussi accidentelle que tragique - de Ray Vaughan.
Le fait étant que cet homme est trop peu célèbre. Avec un talent pareil, il mériterait d'être écouté par des milliers de personnes de plus. Mais bon, à l'heure où Jul passionne les foules, et où Booba n'en démord pas, il ne faut pas s'étonner que ceux qui n'aiment pas la guitare, ni la musique, la vraie ( l'on dira ce que l'on veut, mais ce genre de rap ci ne constitue, en aucun cas, de la musique ), ne connaissent pas cet homme.
Bref, parlons à présent de ce live ci. Le résultat final est vraisemblablement incroyable. Ne sachant trop si sa performance serait particulièrement plaisante ( à son niveau habituel, j'aurai quand même dû m'en douter ), je me suis jeté dans le feu, avec un certains mystère, et des espoirs certains. Quelle ne fut pas ma surprise lorsque je découvris, éberlué, les premiers rifs que le gars jouait.
Incroyable guitariste que celui ci, Ray Vaughan impressionne de par sa finesse de jeu, sa sensibilité et sa fluidité. Ce qui pourrait relever, pour nous, d'un "Mission : Impossible" dont nous serions les héros ( mais sans Tom Cruise ), s'avère, pour lui, d'une incroyable facilité. Et au final, c'est vraiment fascinant que d'assister à pareil spectacle; les phrases de blues s'enchaînent et s'entassent, et ne peuvent que nous émouvoir ( si ce genre de musique nous touche; cela va de soit ).
Ajoutez-y une voix terriblement blues, entre le vulgaire et le sensible ( le mec est texan, avec un accent à couper au couteau ), et je vous laisse imaginer le résultat final. Et justement, c'est cela qui caractérise, à mon sens, Stevie Ray Vaughan : son côté primaire, brut, sincère. Il ne cherche pas à compliquer l'instru de ses morceaux par de nouveaux instruments. Et, bien qu'il le fera par la suite, perdant par ailleurs son côté pûrement blues pour un aspect plutôt jazzy, j'ai grandement profité de cet aspect à la fois simple et complexe, joyeux et torturé. Du grand art. Mieux même : de l'art de grand.