llik your idols
llik your idols

Documentaire de Angelique Bosio (2007)

An Oasis of Horror in a Desert of Boredom

Ce documentaire retrace l'histoire du mouvement cinématographique qui accompagna la scène musicale new yorkaise "No Wave" dans les années 80, le "Cinema of Transgression".
Ce mouvement underground se traduisait esthétiquement par l'utilisation de caméras 8mm, un recours à des comédiens amateurs et performeurs, et un sens de la provocation poussé à l'extrême.

En effet, l'île de Manhattan pré-Giuliani était un véritable dépottoir à ciel ouvert. L'endroit était réputé dangereux mais il était aussi un véritable terrain de jeux pour les artistes qui, depuis plus d'une décennie, pouvaient s'offrir un loft pour une misère et le transformer en atelier.
Le contexte politique de l'époque offrit une cause à tous ces artistes. Ouiiii, Ronald Reagan, ce sale cowboy, probablement le plus mauvais acteur de l'histoire du cinéma américain, les mettait bien en pétard, tous ces sales junkies du Lower East Side. Et leur réponse à cette politique républicaine qui favorisèrent les élites et les businessmen fut d'exposer l'envers de cette amérique en allant toujours plus loin dans l'outrance.
Seringues, viols, flingues, imagerie pornographique, sida, etc... faisaient parties de l'esthétique de ce cinéma "de la transgression". A la vision des nombreux extraits de films qui parsèment le documentaire, j'ai énormément pensé à ce qui sortait de la Factory d'Andy Warhol. Les films de Richard Kern et Nick Zedd ressemblent à des versions 80's du cinéma de Paul Morrissey. Post-moderne, paraît-il, comme l'attestent les intéressés: "Il y avait de l'humour, de l'ironie". Mouais...

Tout comme je préfère de loin lire ou regarder une interview de Godard que de m'infliger son travail, je vous conseille fortement de regarder ce documentaire (histoire de savoir et d'avoir vu) et de passer à autre chose. Ce cinéma trop en phase avec son époque et son esthétique trop cheap aura du mal à avoir une résonance avec la nôtre, d'époque. Le peintre David West révèle à la fin du documentaire: "Vous n'avez pas raté grand chose si vous n'étiez pas à New York dans les années 80".

C'est amusant, par contre, de voir où en sont maintenant les membres de ce mouvement. Voir tous ces anciens junkies fairent leurs interviews, bien sapés, dans des salons bourgeois. Que reste-t'il du passé? L'esthétique porno trash des photographies de Richard Kern est devenue une norme dans les milieux de la mode. Sonic Youth fait désormais partie de l'intelligentsia (sic!) de la musique alternative. Richard Hell semble suivre un régime vegan. Et l'on vient écouter religieusement les concerts de slam de Lydia Lunch. Voilà, voilà...

Par contre, je vous conseille vivement de jeter vos 2 oreilles sur les compils "New York Noise"(Soul Jazz) parce que, musicalement, tout ce qui est sorti de la Grosse Pomme a toujours été génial. Vive la No Wave!

The Contortions - "Contort yourself": http://www.youtube.com/watch?v=nR_twlbB2A0

http://www.discogs.com/Various-New-York-Noise-Dance-Music-From-The-New-York-Underground-1978-1982/release/160784
http://www.discogs.com/Various-New-York-Noise-Vol-2/release/617406
http://www.discogs.com/Various-New-York-Noise-Vol-3/release/813041
RobertJohnson
6
Écrit par

Créée

le 28 sept. 2014

Critique lue 206 fois

1 j'aime

Robert Johnson

Écrit par

Critique lue 206 fois

1

Du même critique

Trance
RobertJohnson
7

J'ai bloqué. Quelqu'un peut me raconter ce qui se passe après le "full frontal" de Rosario Dawson ?

Mon cerveau a pas supporté. Déjà, quand juste avant, la scène suggère qu'elle se rase le pubis dans la salle de bain, j'étais tout... M%RTFLHPRYTOJ?ZNZ... mais le fait de LE VOIR, ça m'a... enfin...

le 15 mai 2013

22 j'aime

11

The Social Network
RobertJohnson
10

Fight Club 2: le Pouvoir change de mains, pas de visage...

Que vous aimiez ou pas ce film ne l'empêche pas d'être le film le plus important de notre époque. Et quoi que vous pensiez de Facebook et de son omniprésence, il ne sera jamais qu'un symptôme de...

le 12 nov. 2012

21 j'aime

4

Only God Forgives
RobertJohnson
7

Nicolas Winding Refn réalise désormais des pubs de parfum

Enfin si c'est le cas, "Only God Forgives" fait la promo d'un parfum qui sent la sueur, l'hémoglobine et les sécrétions. Mais j'ai quand même passé une bonne partie du film, pouffant de rire, à...

le 24 mai 2013

18 j'aime

8