Le Chant du Serval

Après dix-sept années de bons et loyaux services auprès d'une franchise aussi époustouflante qu'affligeante, Hugh Jackman nous promet un dernier coup d'éclat rated-R avant de rentrer les griffes pour de bons. Voilà qui est plutôt alléchant quand on sait le bien que Deadpool a insufflé à la liberté artistique de ces films, et surtout que James Mangold est à nouveau aux commandes.

Loin des horreurs de la deuxième partie des années 2000 que constituaient le troisième opus des X-Men ainsi qu'une Origin Story à la qualité des plus discutable, Logan parvient à nous offrir un film peu surprenant au vu de la promo, mais au côté terre-à-terre on ne peu plus bienvenu dans une saga que se plante un opus sur deux et ce depuis bien trop longemtps.
Wolverine est fatigué, le professeur X perd la boule, on leur flanque dans les pattes une gamine rageuse au possible tout droit sortie d'un labo et la chasse à l'homme commence. Si Logan lorgne clairement du côté de films comme Children Of Men et La Route, il emprunte aussi au Western, et James Mangold s'en donne à coeur joie, insufflant une humanité à ces mutants comme on n'en avait pas vu depuis le premier X-Men en 2000.
Dans ce road-movie violent et poussiéreux, Jackman brille sous un crépuscule bienvenu pour son interprétation qui lui colle à la peau depuis trop longtemps, aidé par une belle pléiade de seconds couteaux. Il en prend plein la gueule, il saigne, il souffre, mais le rend bien à ses aissallants comme jamais il ne l'a fait auparavant. Bras, Jambes et Têtes, le Restricted est habilement soutenu par l'ambiance pesante et la souffrance du personnage qui continue à avancer malgré tout et à n'importe quel prix. Une route qui se termine par un troisième acte rappelant fortement Mad Max 3, en réussi cette fois-ci, et par un final aussi sanglant qu'émouvant malgré une issue très convenue.

James Mangold signe ici un de ses meilleurs films, rappelant à ses spectateurs son univers qu'il n'a que rarement pu porter à l'écran de toute sa volonté. Et dans ce film au rythme relativement lent, Hugh Jackman clôt l'histoire du personnage qui l'a rendu célèbre, il le fait avec beaucoup de courage, mais surtout énormément de coeur, on en lâcherait presque sa larme.