Après avoir vu l'excellent doc Until The Light Take Us, j'ai enchainé (un jour plus tard) avec ce biopic sur le fameux Mayhem et ses sombres backstages.


De prime abord, je craignais de me retrouver avec un truc ripoliné à la sauce Hollywood mais diantre, ce ne fut vraiment pas le cas !


Lord of Chaos traine ses guêtres depuis maintenant 10 ans, puisque Sion Sono devait le tourner avec Jackson Rathbone dans le cuir de Varg Vikernes (pas si bête, au vu d'une certaine ressemblance, il est vrai).
Mais comme la mise en place du film faisait un peu du surplace, Rathbone dut quitter le projet car la saga Twilight le rappelait avec insistance...
Puis Sono lâcha aussi l'affaire et se tourna vers Cold Fish.
Lord of Chaos était donc un projet voué...au chaos du development hell (facile, je sais)...


5 ans plus tard, l'ancien batteur de Bathory est attaché à la réal et le tournage de débuter l'année suivante à Oslo, Norvège.
Le casting est enfin bouclé et c'est Rory Culkin qui se maquillera comme "Euronymous", tandis que Emory Cohen (que je ne connaissais pas jusqu'à ce jour) écope (bizarrement) du cuir du nazi Vikernes (oui, je n'aime ni les fachos ni les meurtriers, so what ?).


On suit donc la création de Mayhem par Øystein "Euronymous" Aarseth, Jørn "Necrobutcher" Stubberud et Kjetil Manheim, dans la capitale norvégienne.
Puis vint la rencontre avec le vocaliste Per Yngve Ohlin a.k.a "Dead" et enfin celle d'avec Kristian "Varg" Vikernes.
Naissance du Black Circle = église en feu = meurtre d' "Euronymous".


Voilà donc le squelette scénaristique du film qui suit globalement la réalité des faits.
Bon.


Avant de passer aux bonnes choses, quelques bricoles:



  • lorsque Emory Cohen apparait à l'écran, je me demande s'il est bien celui que je crois, c'est à dire Vikernes, car...comment dire...Cohen est assez massif et ne ressemble aucunement à son modèle.
    Modèle qui d'ailleurs sera indigné d'être représenté par un...Juif !
    Oui, facho un jour, facho toujours, damn it !
    Anyway, on oublie assez vite le physique de Cohen et on se concentre sur son côté malsain (Vikernes se plaindra aussi que certains faits décrits dans le film n'ont jamais eu lieu, mais allez savoir avec un type pareil...).

  • la période "Dead" est malheureusement trop brève et pourtant, il aurait été intéressant de mieux explorer le background tragique de ce gosse. Fort dommage...

  • l'inévitable love-story toute fabriquée pour le film ("Euronymous" était alors célibataire durant cette période et ce, jusqu'à sa mort).

  • le fait que les acteurs parlent anglais alors que le film a été tourné à Oslo...


Voilà, maintenant let's go !


Tourné donc à Oslo, nous sommes donc sur les lieux où Mayhem a rejoint la légende et cela est important car le côté nordique n'a donc pas le même cachet visuel qu'un tournage en Californie et c'est tant mieux !


Si le personnage de "Dead" n'est que survolé, son suicide lui, ne l'est pas !
C'est très graphique et reproduit avec méticulosité (un peu obligé, vu que les connaisseurs ont déjà vu la cover du bootleg Dawn of the Black Hearts où figure donc la photo du cadavre de "Dead", prise par "Euronymous"), bien que ça manque un peu de compassion envers ce pauvre jeune à la dérive.
On a aussi droit à ses manies...mmm..."autres", lorsqu'il se shoote avec l'odeur d'un corbeau crevé ou qu'il se mutile sur scène.
C'est tout ce qu'en retiendra le spectateur (ah, et aussi un chat pendu, mais ça, c'est de l'intox) et c'est assez réducteur.


"Eurnymous" profite de l'implication d'un Rory Culkin vraiment doué (100 fois plus que son grand frère Macaulay, d'ailleurs) et donnant de sa personne dans la fameuse scène de son (long) assassinat.


Côté authenticité, la boutique Helvete, les fringues, le maquillage, les décors...sont vraiment respectueux de la réalité et apportent un plus à l'ensemble.


Du fait du caractère assez spécial du Black Metal, on en entend donc très peu dans le film, mais le peu qui y est présent donne quand même la pêche (enfin, si l'on est amateur) !


Bref, il est tard (00h49) et j'en ai fini avec ça.
Donc, ce fut une bonne surprise, c'est un film à ne pas mettre entre toutes les mains du fait de son caractère violent et/ou pouvant inciter à la violence (le suicide de "Dead" donc, les églises incendiées, les cimetières dégradés, l'homosexuel assassiné par Bård Guldvik "Faust" Eithun et enfin l'exécution d' "Euronymous").


"In a circle of stars
In the afterglow of the last war
Do you hear the voice?
Nothing but demon ashes remained
You lost everything you believed
But me the reconstructionist the voice
All paranoia of rotting drugs
What could be Satan himself ?
"


To Daimonion
https://www.youtube.com/watch?v=as-AQQyvIFg

Franck_Plissken
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le 7 avr. 2019

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The Lizard King

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