Loser
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Loser

Film de Amy Heckerling (2000)

Le loser n'a pas toujours celui qu'on croit

Le loser mâle, parfait empoté habitant dans vos villes. Maladroit, naïf, débrouillard, arborant un look bien à lui, mignon malgré lui, s’immisçant toujours dans des groupes en quête d’amitié, toujours repérable car toujours déplacé. Malgré tout, le loser, mâle ou femelle, de tout type, de toute forme, de tout genre, peut se révéler généreux, loyal et aimant si l’on tente de s’en faire un ami. Le loser, une espèce que notre monde devrait protéger.


Intéresser, c’est intéressant


J’ai beau avoir passé la trentaine, je porte toujours autant dans mon cœur les teen movie. Tout du moins, certains. La fureur de vivre avait ouvert les hostilités, puis vint le tour d’Elle est trop bien, American pie, Boys and girls, 10 bonnes raisons de te larguer, Juno, Grease, La revanche d’une blonde, Destination finale, The faculty, etc. De la comédie aux films d’horreur, les teen movie sont légions et contrairement aux préjugés que l’on peut avoir sur eux, chacun a un sujet, une thématique, nous amenant à méditer. Parmi les teen movie que j’affectionne tout particulièrement: Loser, petite comédie réalisée par Amy Heckerling (Allo maman ici bébé, c’est elle), qui, après s’être occupée du film et de la série Clueless, a eu envie de faire un film plus proche de ce qu’elle avait vécue à l’université.


Pas d’intrigue dans un lycée donc, mais dans une université. Avec Loser, la réalisatrice a décidé de raconter l’histoire de ces personnes n’ayant pas les moyens de s’acheter les dernières choses à la mode, des personnes hors normes ne possédant pas tout, ne suivant aucunes tendances. En d’autres termes, le type de personnages décalés qu’on n’invite jamais aux fêtes parce qu’ils sont jugés trop « ringards ». Autant vous dire qu’étant dans cette catégorie de personnes, ce film, je l’adore. Il me rassure, me fait me sentir moins seul. Encore un film thérapeutique.


Avec son film Amy Heckerling parle de l’attitude des gens envers ceux qui ne semblent pas être dans le vent. On juge les gens sur leur apparence, sur des détails insignifiants. La réalisatrice, à travers son film parle de son expérience à l’université. Une cruelle expérience pour des gens si jeunes et si naïfs, ne sachant pas comment affronter le monde des adultes. Ils sont mis à rude épreuve.



« Il faut que t’essayes de pas ressembler autant…à toi. »



Loser : Teen movie thérapeutique pour jeunes adultes cherchant à se faire une place dans la société


Jason Biggs, célèbre Jim Levenstein dans American Pie, change de registre et s’essaye cette fois à la VRAIE comédie romantique pour ados. On est bluffé, surpris, impressionné de voir l’acteur changer de type de prestation. Bien plus intéressant que son rôle d’adolescent à la découverte de la sexualité, Biggs nous montre une facette de sa personnalité qui n’a jamais été montrée dans ses autres films. Un jeune homme sérieux, aimable, joyeux, attentionné, acceptant les règles, très attachant et d’une gentillesse hors du commun. On a beau lui faire les pires crasses, lui marcher sur les pieds, il ne déteste personne, il veut se faire accepter. Naïf peut être, mais ça lui permet d’être un personnage très touchant. Paul débarque à la fac et partage une chambre avec trois jeunes hommes branchés. Enfin d’après leurs dires.


Dès leur apparition, Noah, Chris et Adam, font plus métrosexuels que types branchés. Coté personnalité, c’est encore pire et c’est là que le « le loser n’est pas toujours celui qu’on croit » prend tout son sens, là que l’on se dit « mais mince, Paul finalement, il n’est pas si ringard que ça ». Fils à papa, manipulateurs, menteurs, tricheurs, mauvais, égoïstes, inconscients, débiles, couchant avec des filles inconscientes qu’ils droguent. Difficile de se dire qu’ils sont « cool » et pourtant, Paul, il en est persuadé.


A ses cotés, Dora, interprétée par une Mena Suvari (American Pie, American Beauty) adorable à souhait, optant pour un rôle et un style vestimentaire à l’opposé de son rôle dans American Pie. Dora, c’est une étudiante type qui se débat comme elle peut, usée par la rue et le comportement désinvolte et conformiste des adultes, cherchant à devenir indépendante quitte à commettre de nombreuses erreurs. Avec Paul, elle se rend compte qu’elle passe de bons moments, qu’elle s’amuse, qu’elle en retire quelque chose. Elle voit qu’elle peut compter sur lui. Tous deux vont se découvrir des points en communs : ils affrontent le monde et leurs propres problèmes. Paul ressemble à Dora. Il est son miroir.


A travers leurs malaises, leurs difficultés, leur combat dans le monde, leur sentiment de solitude, ils se trouvent, passent du bon temps ensemble. Forcément, les plus sensibles craqueront. Une forte amitié va naitre entre ses deux personnages. Tout du moins pour Dora, encore bien trop amoureuse du professeur Alcott, véritable peau de vache prenant son rôle d’enseignant très au sérieux mais ayant des rapports immature avec ses étudiantes. Pour Paul, depuis le premier regard porté sur la jeune fille, c’est le coup de foudre. Le jeune garçon aura bien du mal à lui révéler ses sentiments, essayant de se démêler de ses colocataires de chambre le voyant comme une bête de foire et se servant de lui pour enchainer fêtes sur fêtes.


On aime ou on n’aime pas se genre de comédie. Certains pourront la trouver niaise, d’autres non. Toujours est-il qu’il balaye les clichés que l’on peut avoir sur les jeunes adultes (tout du moins pour certains). Ce film prouve qu’ils peuvent être sérieux et désireux de réussir dans la vie. Très peu de scènes vulgaires, Loser ne comporte aucunes séquences osées. Ca change par rapport à d’habitude. Le tout, souligné par une bande son pop rock. Subsisteront quelques petits clichés sur les ados mais rien de bien méchant car il s’agit de l’attitude et le caractère des colocataires de Paul passant le plus clair de leurs temps à faire des séances d’UV, manucure et j’en passe…


Au final, Loser, un bon petit teen movie sans prétentions, réfléchit, loin du format et de l’ambiance des comédies du genre. Belle réalisation, tendresse, mignonneries, excellent casting, bon choix de musiques, énormément d’humour, beaucoup de romantisme. Toutes ses choses positives pour vous prouver que ce film mérite d’être vu. On passe un excellent moment, on ressort touché par ce film dont on pensait déjà connaitre son ambiance.

Jay77
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le 3 mars 2014

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Jay77

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