Mike Myers...

Autant le dire tout de suite, je vénère ce type. Peut-être une question de génération, peut-être parce que je suis tombé dans le hard rock quand j'étais jeune adolescent, mais jamais un film ne m'a autant "tchouing !" que les deux Wayne's World. C'est bien simple, je connais les dialogues par coeur. De la première minute, à la dernière. Alors imaginez bien qu'un nouveau film mettant en scène Myers est un petit évènement me concernant.

Un hic toutefois, la série des Austin Powers m'a beaucoup moins amusé, et l'on sentait malheureusement chez Myers, surtout dans Austin Powers dans Goldmember, une sérieuse tendance à ressasser les mêmes gags. Il n'empêche que même moins inspirés, les Austin Powers comportent quelques gags et répliques cultes, du "Mini-Moi" au fameux "Mojo".

Love Gourou allait-il m'embarquer ou me laisser à penser que les Wayne's World sont un coup de génie impossible à rééditer pour ce grand bonhomme ?

La réponse tient hélas (et heureusement) d'un peu des deux.
En effet, Love Gourou peine sur bien des niveaux. Tout d'abord, le métrage souffre du grand amour que Mike Myers porte à la musique. Autant le passage de Bohemian Rhapsody dans le premier Wayne's World ou la fameuse parodie de la chanson de Will Smith, Just the Two of Us, dans le second Austin Powers sont parfaitement intégrés à la "vibe" du film, faisant à la fois rire et ne cassant pas le rythme. Autant les passages musicaux présents dans Love Gourou ne sont pas ou très peu drôles, et entrecoupent à mauvais escient le film.

Ajouté à cela une histoire relativement peu attractive (un Gourou expert en amour ayant pour mission de réconcilier un joueur de hockey à sa compagne afin que celui-ci puisse retrouver son niveau de jeu avant la grande finale de la Stanley's Cup) et un manque d'ambition artistique gênant (dans la mesure où Myers nous a habitué à des chorégraphies de folie et des décors psychédéliques avec Austin Powers), Love Gourou n'est pas aussi alléchant qu'il devrait l'être.

Seulement voilà, Mike Myers reste Mike Myers : un comique faisant dans l'absurde, le grotesque, et cela mieux que personne. D'une part parce que cet acteur a une gueule, une présence et des mimiques collant parfaitement aux personnages qu'il se compose.
Ensuite, il assume totalement son humour tapant en dessous de la ceinture, à un point tel qu'il est le seul à pouvoir donner de l'aplomb à un gag qui nous paraitra grossier entre les mains d'un autre.

De plus, ma grande crainte était de le voir remixer d'anciens gags (surtout avec la présence de son acolyte d'Austin Powers, Verne Troyer, aka Mini-Moi) or, il n'en est rien.
Bien au contraire, le film est bourré de nouveautés tout en se permettant quelques clins d'oeil bien sentis aux anciennes productions du génialissime acteur issu de la célèbre émission américaine comique Saturday Night Live.
D'ailleurs, outre Verne Troyer, on retrouve aux côtés de Myers Jessica Alba, hélas peu exploitée dans le registre du comique, mais divinement belle lorsque vient la parodie de Bollywood. Avis aux fans, cela vaut le coup d'oeil. Également présent, Justin Timberlake dont le rôle à contre-emploi (vous comprendrez en allant voir le film pourquoi son personnage s'appelle Jacques Grande) lui colle comme un gant. Sans oublier quelques guest stars et autres petits rôles, de Val Kilmer à Jessica Simpson en passant par Ben Kingsley.

Dernier point, et non des moindres : le propre d'un film comique est de nous faire rire. Concernant Love Gourou, vu les éclats de rire à gorge déployée dans la salle où je me trouvais, je peux affirmer que la mission est amplement réussie.
Entre autre, la scène des deux éléphants faisant des galipettes sur le terrain de hockey sur glace afin de distraire Darren Roanoke (Romany Malco) a déchaîné la foule.
Nous n'oublierons pas non plus les jeux de mots propres à la plume de Myers, toujours d'attaque pour les blagues bien vaseuses faisant mouche.
L'essentiel est préservé, Love Gourou donne la banane et c'est bien là le principal.

En bref : Mike Myers nous revient dans un film potache et totalement barré après la série des Austin Powers qui commencait sérieusement à s'essouffler. Souffrant d'une histoire bateau et d'un rythme inégal, Love Gourou n'en est pas moins tordant de rire. Comme quoi, la stupidité n'est pas toujours à crucifier. Enfin, presque.

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le 5 janv. 2015

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