Love, Guns & Glass peut se targuer d’avoir l’un des titres les plus savoureux du cinéma HK. A travers lui, on peut aisément s’imaginer les scènes truculentes qui le parsèment. Est-ce que le film est à la hauteur de son titre ? Oui… mais pas vraiment. Oui parce que le film où Simon Yam tient le haut de l’affiche nous offre des moments qui font mouche. On y trouve du gunfight (début et fin de métrage), une violence sanguinolente (la scène du mariage) lorsque ce ne sont pas des interstices gores (la piscine d’acide). Après sa condamnation par la justice et l’abandon des deux femmes de sa vie, le personnage de Simon Yam recherche une certaine forme de rédemption qu’il trouvera en plongeant dans une certaine forme d’autodestruction. Cet état d’esprit lui permet de se racheter par le sang versé tout en faisant une rencontre amoureuse qui lui permettra de tourner la page et écrire ainsi une nouvelle histoire. Si le presque jusqu’au-boutisme du personnage n’est pas inintéressant, il est traité à la hâte comme l’ensemble des personnages qui composent le film. Il est donc dur pour les acteurs de donner corps à leurs interprétations et par extension au récit.


Est-ce que Love, Guns & Glass est finalement à la hauteur de son titre ? Oui mais… pas vraiment. Pas vraiment, tant le scénario et la mise en scène fainéante du duo de réalisateur gâchent le spectacle. L’histoire est un énième récit autour des triades dans lequel on retrouve les éternelles trahisons, loyautés et rivalités de circonstances. Si Ivan Lai et Lai Kai-Keung ne voulaient rien apporter de nouveau au genre, ils auraient pu au moins le réaliser correctement, tout en y impulsant un rythme continu. On ne les sent pas plus impliqués à l’image des acteurs. Il se dégage de l’ensemble un film bancal qui lorgne dans la romance gnan-gnan, la comédie romantique décalée tout en tirant sur la corde du mélodrame. Le résultat est souvent ridicule et déstabilisant tant on ne sait où les auteurs désirent aller. Ils semblent vouloir offrir un spectacle sérieux aux teintes sombres par moment tout en s’amusant des situations pour les tourner en ridicules. S’il arrive que ce mélange marche ailleurs (mélanges de genres et tons comme souvent à HK), ici ce n’est pas le cas et les quelques bonnes idées peinent à gommer les faux pas.


Love, Guns & Glass avait de quoi donner aux amateurs. Malheureusement, les quelques moments distrayants ne parviennent à faire oublier la platitude du fond comme de la forme.


https://hongkongmovievideoclub.wordpress.com/2012/12/12/love-guns-glass-1995-ivan-lai-avis-review/

IllitchD
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le 27 déc. 2012

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