Lucas
5.9
Lucas

Film de David Seltzer (1986)

Darwinisme prépubère vs testostérone de masse.

"Les femelles choisissent de s'accoupler avec les males les plus plus forts paradant avec leurs muscles pour la survie de l'espèce."
Quand la théorie darwiniste de la sélection naturelle s'invite dans un duel d'outsiders pour gagner la belle se servant tout aussi bien de ses genes savants, cela donne un petit ovni 80s assez attachant. Entre moments naturalistes & existentiels et scènes bas de plafond dans les douches du lycée, le réalisateur/scénariste David Selzer (The omen, Traquée, Une lueur dans le nuit...) fait montre d'une sensibilité bien sentie auprès de ses personnages.... dont l’incompris principal, entomologiste/anthropologiste en herbe sans filtre et au culot pas piqué des hannetons.
Et dans le genre, c'est assez rare pour mériter d'en parler.
Oscillant entre film indé (cf très belle courte scène de Courtney Thorne Smith à la fenêtre impuissante devant l'idylle naissante) et teenmovie de l'Illinois (rires gras, humiliations crasses, football us et bal tragique de promo), le méconnu Lucas est une chronique pré-ado bien plus délicate et nuancée que les 2/3 des productions de l'époque... malgré un final épique trop mécanique (sauvé in extremis par une mise au point de destins lucide + twist de dernière minute).
Servi par un casting prophétique de futurs stars/comédiens confirmés (Charlie Sheen, Winona Ryder, Jeremy Piven, Gary Cole...), le film tient sa réussite autant par sa caractérisation et dialogues bien croqués que par le talent du duo Green-Haim, le jeu du regretté Corey haut comme 3 pommes crevant déjà l'écran par un bel aplomb. La réal assez nerveuse et le synthscore so cheesy mélodique de Dave Grusin (Goonies again après Kerri Green) vient dynamiser le tout. Mention spéciale à la belle et longue scène intimiste dans la laverie du lycée.
Alors entre petit génie sans famille et gentil quarterback bourreau des cœurs, qui l'emportera ? Le public a déjà tranché dans un sursaut de lucidité : ce sera le courage et non la taille qui compte.
Pour l'auteur : c'est l'intégrité intellectuelle réinsérée face au conformisme creux.
Tout est une question de (forte) personnalité...

theroad
7
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le 28 janv. 2023

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theroad

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