Au poste avec un démon

Lors de l'étrange festival, où le film a eu sa première française, les notes attribuées sur senscritique et les échos entendus dans l'attente d'autres séances n'étaient pas tendres. Aussi, je m'attendais au pire mais dès le premier plan, j'ai su que j'allais adorer.

Plastiquement, le film est une tuerie : un 16mm bien accidenté et bourré de grain comme il faut. Le son n'est pas en reste avec une grande attention portée aux bruitages, aux ambiances et aux musiques.

Toutefois, la confusion du récit pourra effectivement en rebuter plus d'un(e). La mise en scène brouille volontairement les pistes en jouant sur la présence, l'absence et la transformation d'éléments visuels et sonores. Dans un plan, Nora se trouve derrière Luz mais elle disparait dans le plan suivant ; on entend parler des personnages absents ; certains personnages prennent l'apparence d'autres personnages, bref, on est perdus ! Mais c'est justement en cela que consiste le jeu : démêler la réalité et les illusions. Ajoutez à cela que le film est en espagnol et en allemand, le tout sous-titré en anglais, ça n'a pas aidé.

Finalement, j'ai adoré le film qui, en seulement 1h10 m'a transporté dans un petit cauchemar très prenant et bien ficelé qui ne livre pas tous ses secrets au premier visionnage.

Moralité : ne jamais se fier aux notes, ni aux critiques. Donc ne vous fiez pas à ce que vous êtes en train de lire et allez le voir par vous-même.

Bonus :

J'ai eu la chance de discuter avec le réalisateur après la séance pour éclaircir quelques points. Voici un résumé de notre échange :