M comme Musique (Chroniques du Panda, à la quête des calins perdus, volume 24)

Oui, parce que c'est probablement la raison majeure qui le prive de la note maximale.
Une oeuvre par trop austère, en particulier donc à cause de l'absence de musique, constituante essentielle dans mon idéal cinématographique.

En dehors de cela il n'y a rien à redire, c'est un film assez rythmé et original, qui pourrait être transposé et retourné en 2011 sans que cela ne pose (malheureusement) le moindre problème, tant les mentalités ont peu évolué (je vous laisse faire une recherche concernant un fait divers récent, d'un retraité mort d'une crise cardiaque après avoir été mépris pour un pervers sexuel, poursuivi par une foule, acculé dans un hall d'immeuble et embarqué par la police pour interrogatoire... Personnellement ça me donne des frissons).

L'un des axes majeurs du film, du moins celui que j'ai trouvé le plus original et intéressant, est la nature des moyens mis en oeuvre pour retrouver le meurtrier, moyens officiels mais aussi et surtout moins officiels, ce qui donne une saveur toute particulière et une ambiance peu orthodoxe à l'intrigue.

Les prises de vue ne manquent pas d'audace et, si j'ai un soupiré sur les premières images et leurs métaphores un peu lourdingues, rapidement la mise en scène de Lang a "pris".
Et l'ambiance pesante de la première demi-heure prouve qu'il suffit parfois de pas grand-chose pour piéger le spectateur.

Surprenant dans son mélange d'intrigue policière et d'analyse anthropologique, M le Maudit m'a laissé un goût désagréable de déjà vu donc, mais avant tout une excellente impression de maîtrise et, suffisamment remarquable pour le relever, la langue de Goethe ne m'a jamais pris la tête dans ce film.

J'ai beaucoup ri sur un passage :
"Quelques bonbons, un jouet, une pomme sont des tentations auxquelles un enfant succombe vite."
Autant dire qu'entre les iPad, PS3 et autres cartes Pokemon, ça coûte un tout petit peu plus cher d'être un psychopathe tueur d'enfants de nos jours...

Un grand oui quoi qu'il en soit.