Le courageux lecteur de cette critique va sans doute penser : "Cet imbécile va encore nous parler d'une série Z inconnue et qui mérite de l'être". D'accord je ne vais pas écrire que c'est digne d'un Sergio Leone, mais en fait vous connaissez ce film. Oui parfaitement vous l'avez vu : un huis-clos dans un cadre de science-fiction, la présence d'un animal de compagnie, un humain contaminé par une créature humanoïde avec de grandes dents et griffes qui "accouche" d'un nouveau monstre, des poursuites dans des conduits d'aération, un personnage de femme forte qui va devoir affronter le monstre car les autres auront été boulottés, ... Comment ça, ça ne vous dit rien?

Le scénariste Thomas McKelvey Cleaver a affirmé de ce film que c'était celui dont il était le plus fier, le seul qu'il voulait bien assumer dans le cadre de ses travaux pour Roger Corman, au contraire de plusieurs post-apocayptiques tournés aux Philippines. Corman lui aurait commandé un autre post-apo, mais sans nucléaire. Étrangement MNI aboutit à un plagiat d'un Space Opera horrifique!

L'action du film se déroule dans un laboratoire implanté dans un bunker, en plein milieu du désert Mojave. Comme monde post-apocalyptique, jamais il n'y eût sans doute moins de dépenses pour concrétiser la destruction de notre civilisation : un désert public, un tas de tôles ondulé comme sas du bunker, quelques objets en ruines dans une caverne : les preuves sont solides, le monde tel que nous le connaissons n'existe plus! A cela il faut ajouter que les infectés (appelés "gargouilles") se sont transformés en espèces d'Aliens zombis : ils ont un corps en état de décomposition et une tête avec des mâchoires allongés vers l'avant pour ressembler à une certaine créature. Enfin quand j'écris que ces gargouilles ont remplacé l'humanité, ne vous attendez pas à en voir tout plein! Nous n'en verrons qu'un seul à la fois, quelques de très, très loin ou alors en vision subjective.

Les derniers humains à vivre dans ce bunker sont : une femme médecin ressemblant fortement au personnage de Ripley, un sous Kurt Russel fort courageux (la preuve l'acteur acceptera de réaliser le sequel de ce film!), la copine de celui-ci, malheureusement sans plans nichons :(, un has-been de service désormais blasé par toutes les aventures qu'on luit fait subir en attendant l'arrivée du chèque pour payer ses impôts (ici George Kennedy), un technicien grande gueule, et un noir particulièrement froussard (du genre à déléguer au héros une mission peu dangereuse en échange d'un peu de son alcool).
Ce groupe récupère la dernière survivante d'un groupe de survivants qui s'était installé tout près de leur base (quelle coïncidence quand on sait que la superficie des Etats-Unis est supérieure à 9M de km² et qu'il n'existe qu'un seul autre bunker dans les montagnes d'après les communications radios). Mais celle-ci a malheureusement été violée par une gargouille. Il s'ensuit une scène de césarienne qui plonge le film dans un plagiat assez éhonté.

Heureusement que le réalisateur réussit à créer une vraie tension (parfois de manière un peu trop artificielle), que la musique rend certaines scènes assez prenantes et que le casting soit à la limite du supportable, si l'on excepte George Kennedy en pleine dépression.
Pour le moment je n'arrive pas à vraiment détester une production de Roger Corman. Damned!

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le 24 juil. 2014

Modifiée

le 24 juil. 2014

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Jibest

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