Keetch land, l'action pour les anciens kikoos

Je croyais que j’allais me régaler avec ce film, mais non… j’ai été déçu, un peu étonné par le vide de contenu, l’absence d’émotion, et surtout l’aspect Série-B de la production dans sa généralité.
Mad Max était pourtant une belle promesse, surtout pour moi, ayant vachement apprécié Fury Road. Film australien d’anticipation se déroulant dans un monde « post-apocalyptique », ou en tout cas s’y rapprochant moyennement, l’œuvre flirt avec le genre western, pour le meilleur et surtout pour le pire, car cela se traduit par des personnages archétypes et des situations et des dialogues lunaires, qui trouveraient bien leur place dans les meilleures parodies. L’histoire se concentre sur un agent de la police routière, un peu dépassé par les gangs qui sèment le chaos sur les autoroutes. L’intrigue bascule dans un schéma convenu, que l’on sent arriver à dix mille kilomètres, celui de la vengeance personnelle qui se traduit par du sang, des courses poursuites, et des morts.


Je ne dirais pas que je n’ai pas aimé le film. En fait, une fois que j’ai compris qu’il fallait le visionner avec du second degré, j’ai plutôt apprécié, notamment l’action, les rebondissements largement attendus et outrancièrement exagérés, mais tout de même satisfaisants, ainsi que l’univers dystopique, même s’il est très ringard, et mal foutu dans les détails. Pour imager, le film est un peu comme un article sur le net de Morandini, une sorte de vitrine putaclic, qui une fois ouvert vous délivre son message sans subtilité, en allant à l’essentiel, et en faisant un peu dans le sensationnalisme. Du grand film d’action bourrin pour un public pas très exigeant, et peut-être n’ayant pas envie de trop réfléchir…


Mais… les messages que véhicule l’œuvre ne sont toutefois pas si puérils que cela, et on peut deviner une analyse plus poussée qu’il n’y parait de prime abord, avec notamment une critique de la violence de la société (à travers laquelle on devine la nôtre), où les gentils et les méchants baignent dans les mêmes eaux, et sont aussi ravagés du bulbe les uns que les autres. Finalement, n’est-ce pas là le regard le plus pertinent que l’on puisse avoir sur notre propre situation dans ce monde moderne ?


En ce qui concerne Mel Gibson, je dois dire que c’est loin d’être mon acteur préféré. Je ne le trouve pas naturel, et je ne crois pas en son jeu, mais dans ce film, il est plutôt satisfaisant, peut-être l’insouciance de la jeunesse, je ne sais pas... Mais cela n’empêche pas que j’aurais préféré un autre acteur à se place. Tous les autres acteurs font les frais de la description peu avantageuse de leurs personnages, qui sont des caricatures sans la moindre subtilité. Aussi j’ai eu l’impression qu’il s’agissait d’une bande d’homosexuels décrits comme la gangrène de l’humanité. Une impression qui m’a un peu foutu les boules par moment, mais que je n’ai pas franchement envie de développer, puisqu’elle ne repose finalement que sur très peu d’éléments concrets.


Bref, j’ai moyennement était convaincu par ce Mad Max, premier du nom. Je l’ai trouvé divertissant, mais pas franchement abouti. J'attends de voir ce que me réservent les suites.

Casse-Bonbon

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