Max n'a plus de famille, mais il a un chien moche et un sidekick chiant

Mad Max 2: The Road Warrior débute par une sorte de résumé en cinq minutes du premier film qui est certes assez moche et ne fait que confirmer l'inutilité de celui-ci en tant que film entier, mais laisse augurer un développement d'un univers qui y était particulièrement absent. On a enfin un univers post-apocalyptique qui commence à se poser, avec un contexte aux aventures de Max. Malheureusement, c'est plus ou moins la seule caractérisation de l'univers que l'on a, le reste étant presque aussi flou que dans le premier opus.


Un autre problème de caractérisation du film est dans ses personnages. Max est désormais réduit à un bonhomme trop dark car sa famille est morte. On a à côté un sidekick qui n'a rien à envier à Jar Jar Binks, une femme guerrière qui fait office de cliché sur pattes et une bande d'autres personnages plus ou moins inintéressants dont je ne me rappelle pas grand chose. Le plus intéressant vient néanmoins de l'enfant "sauvage" qui n'est pas particulièrement intéressant mais a le mérite de rendre certaines scènes plus funs et drôles, notamment celle du boomerang qui est probablement la meilleure du film. Les méchants sont, comme dans le premier, des prétextes à mettre à des mecs les costumes les plus kitschs et dégueulasses du monde, et il faut dire que ça marche pas mal. Le véritable problème, mis à part le manque de développement de tous ces personnages, vient du fait qu'ils sont très peu efficaces. Les acteurs ont tous un jeu plutôt vide (mention spéciale pour Mel Gibson), ce qui rend les dialogues et répliques encore plus ridicules.


Mad Max 2 dispose ainsi de pas mal de défauts déjà présents dans le premier film. La musique, si elle a un peu moins vieilli et détruit moins les oreilles, est toute aussi mal utilisée. On retrouve ainsi la même sorte de choses que dans le premier, avec une une musique insupportable qui survient de façon exagérée à chaque moment dramatique ou à suspense pour bien insister sur l'action en cours (ou pas, vu que le concept est repris lors de simples scènes de dialogues ou même lors d'un zoom sur un personnage, assis, en train d'attendre que le temps passe).


Le scénario du film est plutôt banal et ne s'appuie pas un seul moment sur l'univers suggéré au début du film, ce qui le rend assez télescopé et sans surprise. Néanmoins, la réalisation est toujours aussi propre et le rythme est bien meilleur. The Road Warrior est ainsi beaucoup plus équilibré que son prédécesseur, le rendant moins ennuyeux, moins répétitif et plus regardable. Un certain effort est fait sur les scènes d'action qui se distinguent les unes des autres en apportant toutes un quelque chose particulier. Cependant, la scène finale ne partage pas ces qualités, elle est plutôt longue et poussive.


Bien plus bourré en action que le premier, Mad Max 2 ne garde en revanche pas ce qui est sûrement sa plus grande qualité : son traitement de la violence. Si le premier était une bonne surprise dans ce domaine, la rendant subtile et sous-entendue, on retrouve ici quelque chose de bien plus classique. Tout est montré, on a une violence à outrance sans aucun but ni intérêt, et c'est bien dommage. Ainsi, si cette suite se retrouve bien meilleure dans certains domaines, elle reprend surtout les mêmes défauts tout en gommant des bons points présents dans le premier. "Dommage" est, encore une fois, tout ce que ce que ce film m'inspire, tant il y a du potentiel de gâché.

Ripper-

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