Les zombies se cachent pour pleurer

Pour être franc ce film je n’aurais jamais été le voir au ciné, c’est uniquement en voyant qu’il était disponible sur le net que je me suis laissé tenter, et puis je n’avais rien à faire alors autant passer un petit moment avec Arnold. Surtout qu’ici il est bien loin des rôles qu’on lui connait, fini les Expendables il préfère cette fois camper un personnage bien plus intimiste, celui d’un père de famille qui suite à une infection massive de zombification voit sa propre fille contaminée, il va prendre soin d’elle jusqu’à l’inéluctable et faire en sorte que ses derniers jours se déroulent dans les meilleures conditions. Contre-emploi donc, mais avec un léger parfum de Terminator.


Alors bon prioritairement je dois avouer que j’en ai marre des films de zombies, on en bouffe à toutes les sauces et les cadres post apocalyptiques commencent à devenir rébarbatifs, dans Maggie rien n’échappe à la règle, rien n’est un tant soit peu novateur, si ce n’est cette sorte de retranchement, et encore, j’ai vraiment eu l’impression que c’était un film pour Schwarzenegger et non l’inverse, on met n’importe quel autre acteur un minimum crédible à sa place c’est pareil, mais voilà preuve en est que je l’ai regardé pour lui et je pense que pour 90% des spectateurs c’est la même chose, ce genre d’histoire n’intéresse pas grand monde faut bien se l’avouer. Quoi que allez pourquoi pas, l’amour d’un père pour sa fille malgré les épreuves, on peut y voir une sorte d’allégorie du cancer, j’ai rien contre le misérabilisme, au contraire, et puis marier les genres ça pouvait être une idée sympathique, mais personnellement ça n’a pas pris.


Car il faut forcément faire le distinguo entre fond et forme et voir la corrélation, pour ce qui est de la forme c’est très terne, les décors minimalistes et le filtre grisâtre provoquent une sensation d’anxiété assez équivoque, mais à côté de ça l’ambiance substantielle qui devrait émerger ne suit pas, ne serait ce que par la mise en scène qui ne magnifie à aucun moment les acteurs et la bande son qui est assez pauvre voir hors sujet, donc la froideur qui en découle n’est absolument pas maitrisée, c’est une sorte de faux huis clos qui aurait limite dû en être un vrai, sans aucun artifice. Et à côté de ça le fond n’est guère plus encourageant avec le traitement du thème abordé, les relations père-fille ne sont quasiment jamais ébranlées, c’est presque un film de bisounours masqué par une équipe technique, ça ne pose pas d’enjeux réellement intéressants dans le sens où ça n’apporte pas de touche émotionnelle pure, les rapports ne fonctionnent que trop rarement, surplus de gentillesse.


Et évidemment les clichés ne manquent pas, les maquillages sont criards (les veines peintes en violet c’est plus possible), il aurait été plus approprié de créer une autre forme de zombification, le cinéma de genre a déjà tout exploité il serait temps d’inventer quelque chose, surtout dans ce genre de film au degré intimiste et semi-réaliste, j’ai cru à un moment donné qu’il se passerait un truc dans le dernier quart d’heure, mais non, on a bien compris que le réalisateur avait sa ligne de conduite et qu’il n’allait finalement pas nous bousculer, c’est dommage. Il reste cependant quelques petites séquences plutôt bien rendues comme ce repas où ils bouffent de la nourriture avariée, le père qui amuse sa fille puis qui tente de préserver le passé et les bons moments, mais ça n’est pas équilibré dans le reste du récit, et le placement de cette amourette avec un autre contaminé est totalement futile (#remplissage), les codes hollywoodiens ne sont pas prêt de basculer.


Je n’irai pas jusqu’à dire que ce film est nul mais il est simplement inutile, maladroit et passablement ennuyeux, les producteurs ont certainement cru qu’un Schwarzenegger mode Stallone dans Copland ferait la diff pour rendre ce projet efficace et surprenant, mais encore faut il avoir un metteur en scène et un scénario offrant quelque chose de cinématographiquement captivant, ça manque de talent, de sincérité et surtout d'idées.

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le 11 mai 2015

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JimBo Lebowski

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