Making Fun: The Story of Funko par Ninesisters

Cette semaine, je me suis rendu dans un magasin Forbidden Planet. L'occasion d'y trouver deux rayons énormes remplis de Funko Pop, ces petites figurines aux têtes disproportionnées, et d'être surpris par la diversité des licences proposées ; dont certaines, comme The Angry Beavers, que je pensais mortes et enterrées. Même si je trouve triste qu'une enseigne de comics consacre un tel espace à ce genre de produits dérivés, je me dis que cela constitue un mal nécessaire pour maintenir ces magasins. Je me suis surtout demandé à quel moment ces figurines aux formes très spécifiques avaient pu prendre une telle ampleur, n'en possédant pas moi-même. J'ai découvert leur existence il y a quelques années en cherchant un produit dérivé Groot pour ma sœur, et j'en vois parfois chez des vidéastes. Heureusement, un documentaire disponible depuis peu sur Netflix devait répondre à toutes mes interrogations.


Comme son nom l'indique, Making Fun: The Story of Funko nous raconte l'histoire de l'entreprise Funko et son ascension fulgurante dans l'univers du jouet, et nous parle de son rapport aux fans et du processus de fabrication de ses produits. Le tout entrecoupé de témoignages de fans collectionneurs - les Funatiques - ou de personnalités dont une figurine a été créée à leur image.


Le succès de la firme s'explique par sa démarche même, le vide que souhaitaient combler ses créateurs : proposer à grande échelle des produits dérivés issus de licences variées, et pour lesquelles il n'existait pas (ou plus) de jouets (même si cela s'est depuis étendu à des univers ultra-commerciaux).


Les prix attractifs - il suffit de comparer une figure DC Bombshells classique et la même en Funko Pop - facilités par la simplicité du produit et la production à la chaine, font le reste. Mais ce point en particulier, le documentaire n'en parle jamais. Surtout pas. Les Funatiques payent leurs Funko Pop en PASSION. D'ailleurs, le président de la compagnie est très riche en PASSION ; il suffit de voir sa collection de jouets Batman japonais des années 60 pour s'en convaincre.


Making Fun: The Story of Funko tient à la fois de la publicité à peine déguisée de 1h40 et du panégyrique comme l'Amérique les adore, puisque narrant le succès incroyable d'une bande d'asociaux qui ont réussi à bâtir des fortunes grâce à la dévotion de consommateurs heureux de dépenser leur PASSION durement gagnée et qui en redemandent. Les témoignages à base de "les Funko Pop m'ont permis de guérir du cancer" (je n'exagère même pas) vont dans ce sens, à grand renfort de musique larmoyante. Au bout de 30 minutes, ce long-métrage n'est plus que ça : des témoignages soulignant les qualités des produits Funko Pop et de leurs créateurs.


Nous verrons finalement peu le processus créatif, et c'était déjà un miracle d'avoir quelques aperçus des usines vietnamiennes de la société ; Funko se rêvant en Charlie and the Chocolate Factory de la figurine, ce documentaire aurait aussi bien pu nous raconter que celles-ci étaient fabriquées par des lutins magiques. Quant au moment où les Funko Pop sont devenus un phénomène mondial, nous n'en saurons rien.


Je mentirai en prétendant ne rien avoir appris, mais je n'ai certainement pas eu toutes les informations que j'espérais. A la place, j'ai surtout vu une série de commentaires 5 étoiles sur amazon, le petit côté larmoyant en plus.


M'étant renseigné sur les figurines après ma visite en magasin, j'en avais découvert quelques-unes me faisant de l’œil, comme la Wonder Woman en version Bombshell, Kamala Khan, Sailor Uranus, ou encore la Batgirl de Burnside. Mais les acheter après avoir regardé une publicité déguisée en film, j'aurais surtout l'impression de me faire avoir. C'est ce que j'appellerai donc une opération contre-productive.

Ninesisters
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le 10 juin 2018

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