Le road movie a toujours été un genre mythique qui captive le spectateur. Par la nature, qui semble prendre le pas sur l'homme au fur et à mesure que les kilomètres passent ; et par le voyage, qui réveille en nous un désir d'évasion (in)conscient. C'est cette ambiance qu'a choisi Edouard Deluc pour son premier film, Mariage à Mendoza.

Un pitch simple qui présente deux demi-frères débarquant à Buenos Aires pour le mariage de leur cousin. Pas très proches, ils ont quatre jours pour se retrouver et arriver à Mendoza, mais leur voyage ne va pas être de tout repos. Le mariage n'est finalement que leur destination, mais seul compte réellement la route qu'ils entreprennent. Cette dernière mène à la liberté et brise les chaînes des protagonistes. Celles d'Antoine (joué par un Duvauchelle sincère), submergé par la crise familiale qu'il est en train de vivre. Et celles de Marcus (Philippe Rebbot, jouant la fragilité de manière émouvante), maladivement vulnérable.

La relation des deux frères est plus intéressante que certaines anecdotes (où le récit semble se perdre un peu au milieu du film). En effet, un manque de communication s'installe entre eux dès le premier dialogue. Et le voyage en Argentine ne fait que confirmer ce malaise : la barrière de la langue provoque l'incompréhension. Pas tout à fait réaliste à certains moments (on se demande comment les deux personnages secondaires peuvent rejoindre les deux frères en un claquement de doigts), on passe toutefois très vite au dessus grâce à la légèreté de la narration.

Il est vrai que Mariage à Mendoza s'avère être simple et ne se veut pas novateur. Mais qu'importe, il reste juste dans le traitement de ses personnages et efficace par son humour de bon goût. On the road again !
Hugo_Harnois_Kr
6
Écrit par

Créée

le 10 févr. 2014

Critique lue 471 fois

2 j'aime

Hugo Harnois

Écrit par

Critique lue 471 fois

2

D'autres avis sur Mariage à Mendoza

Mariage à Mendoza
letitmec
5

Où c'est qu'on va, dis?

On ne sait pas où ça commence, on ne sait pas où ça finira ni comment. En fait, tout le long, on se demande où ça nous mène. Tu crains de voir un bis repetita du "Grand "soir", version plus rythmé,...

le 26 janv. 2013

4 j'aime

3

Mariage à Mendoza
BibliOrnitho
7

Critique de Mariage à Mendoza par BibliOrnitho

Marcus et Antoine débarquent à l'aéroport de Buenos Aires : les deux frères doivent rejoindre la ville de Mendoza, dans l'ouest du pays, pour célébrer le mariage de leur cousin. Ils disposent de...

le 17 févr. 2014

2 j'aime

3

Mariage à Mendoza
Hugo_Harnois_Kr
6

Critique de Mariage à Mendoza par Hugo Harnois

Le road movie a toujours été un genre mythique qui captive le spectateur. Par la nature, qui semble prendre le pas sur l'homme au fur et à mesure que les kilomètres passent ; et par le voyage, qui...

le 10 févr. 2014

2 j'aime

Du même critique

Citizenfour
Hugo_Harnois_Kr
4

Critique de Citizenfour par Hugo Harnois

Wim Wenders peut aller se rhabiller avec Le sel de la terre. Vivian Maier n’aura pas eu la chance d’être récompensée pour son brillant travail de photographe à titre posthume. Aux dernières...

le 17 mars 2015

17 j'aime

2

Didier
Hugo_Harnois_Kr
8

Critique de Didier par Hugo Harnois

Qui a dit que l'Académie du cinéma ne récompensait pas la comédie lors des Cérémonies des Césars ? Alain Chabat fait mentir tout le monde en obtenant, pour son premier film, ce prix convoité par...

le 9 févr. 2014

17 j'aime