La belle équipe

Tout commence par un bel après-midi de 1943, dans une maison bourgeoisie qui s'apprête à accueillir une réunion d'un groupe de résistant. Quand la Gestapo fait soudain irruption semant la panique et provoquant la fuite de tous ces soi-disant terroristes, excepté du commandant "Castille" assassiné manu militari.

En fait ça commence par une soirée pluvieuse de 1958, dans cette même maison bourgeoise dans laquelle se réunisse les anciens membres du réseau pour évoquer les vieux souvenirs. Enfin pas exactement, ça c'est ce que tout le monde croit. En réalité "Marie-Octobre", amante du commandant "Castille" et membre active du réseau, les a réunis car de nouvelles informations lui sont parvenues. Il y'a un traitre parmi eux qui a donné le réseau et directement provoqué la mort de son être aimé. Marie-Octobre et intransigeante, nul ne partira avant que le traitre ne se soit dénoncé, et n'ait signé une lettre de suicide…

Dans ce huis-clos à l'ambiance lourde où tout le monde est suspect, les rebondissements et les fausses pistes se multiplient jusqu'au dénouement fatale. Chacun des protagonistes est très travaillé, ayant un caractère qui lui est propre, mais également capable d'évoluer au fur et à mesure que l'enquête avance et que la tension se fait de plus en plus pesante. Le casting est irréprochable. Danièle Darrieux tient là son meilleur rôle, Lino Ventura joue un gros dur digne de Lino Ventura, Bernard Blier qu'on ne présente plus, et Serge Reggiani toujours aussi touchant avec sa petite bouille de clown triste. Il y'a aussi Paul Frankeur, Noël Roquevert, Robert Dalvan, etc. Des noms qui parleront surtout aux amateurs de cinéma français d'entre-deux guerre ou des années 50.

Sans doute le meilleur film de Julien Duvivier et celui qui correspond le mieux à son univers. C'est à dire le thème qui lui est cher du groupe social ou du microcosme pourri de l'intérieur par des conflits d'intérêt, souvent en rapport avec une femme… Ce film est souvent comparé à Douze Hommes en Colère ou Dix Petits Nègres. Mouais…pour le huis-clos et la tension peut être. Mais il serait plus proche d'autres films de Duvivier justement, comme La Belle Equipe ou La Fin du Jour. Les grands cinéastes font toujours le même film…