le 12 déc. 2023
La fronde après nous
La science-fiction est finalement assez rare dans le superbe et varié paysage de l’animation française ; Mars Express vient y remédier, dans un récit dystopique de colonisation de mars, où la société...
Application SensCritique : Une semaine après sa sortie, on fait le point ici.
Mars Express fut aujourd’hui mon premier contact avec la filmographie de Jérémie Périn et je dois dire que maintenant j’ai vraiment envie de m’intéresser au reste de celle-ci! Le film ne propose pas forcément quelque chose de très original (du moins au début) mais la maîtrise est présente dans chacun des domaines et c’est là l’essentiel à mon avis.
Le premier de ces domaines est l’animation: ça fait plaisir d’avoir un bon film en animation “traditionnelle”, surtout quand cette dernière est bien exécutée… et c’est le cas! Les mouvements sont fluides, les personnages bien retranscrits. On notera néanmoins l’utilisation de la CGI, en général lorsqu’il s’agit d’animer les androïdes. Malgré tout, il semble compliqué de reprocher cela au studio étant donné que d’une part, cette technique est récurrente dans le cinéma d’animation de nos jours, y compris chez les grands studios et d’autre part le budget du film est sûrement assez serré. Pour ce qui relève plus globalement du visuel, les différents panoramas sont agréables à regarder et les personnages sont jolis. Le film a d’ailleurs une direction artistique assez marquée et c’est (en partie) un des points dans lequel le film se démarque.
L’animation fluide du long métrage fonctionne de paire avec une mise en scène de qualité et qui se renouvelle bien tout au long de l'œuvre: raccords plastique, jeux de reflets ou encore mouvements de caméra sont utilisés avec parcimonie et servent ce renouvellement. Le scénario sert convenablement le rythme et cela permet au réalisateur de développer cette mise en scène: on alterne ainsi entre phases d’enquêtes et autres scènes d’action merveilleusement maîtrisées pour arriver à un film qui n'ennuie pas son spectateur. Ainsi, les enjeux et les rebondissements sont suffisamment importants et nombreux pour tenir en haleine ce dernier. De plus, si le spectateur est captivé par la tension créée par les éléments détaillées ci-dessus, celle-ci serait impossible sans deux éléments importants ici: le son et la musique. Les compositeurs du film signent donc une partition qui, même si elle ne restera pas forcément en tête, sert de manière plus que satisfaisante le long métrage. Les acteurs réussissent eux à donner vie aux personnages de manière satisfaisante.
L’univers du long métrage est assez classique mais permet tout de même d’aborder des points intéressants. On retrouve ainsi l’idée de menace de remplacement des travailleurs par les robots, de colonisation spatiale (on est dans un univers proche du NASA-punk), d’abus de méga corporations en matière d’éthique etc… Un des grands points forts du film est la nuance: ces thèmes et les personnages qui nous les font découvrir sont souvent ambigus et le film ne nous impose pas une interprétation précise. Cela participe à l’activité du spectateur qui se retrouve donc incité à réfléchir et à débattre: faut-il pardonner au policier Carlos Rivera ses comportements violents envers sa femme en raison de son comportement héroïque? Faut-il reprocher aux machines leurs volontés d’indépendance, d’émancipation? Jérémie Périn ne tranche pas et laisse à ses spectateurs la lourde tâche de prendre les décisions… ou ne pas les prendre.
En ce sens le film vise juste en affirmant ses références envers des films comme Ghost in the Shell tant la maîtrise dans les domaines détaillés ici, même si elle n’égale peut être pas celle de Mamoru Oshii, est assez convenable pour prétendre au rang de très bon film certes, mais également et surtout de film juste. Et la présence d’un film pouvant faire preuve d’une réussite artistique, technique ou encore scénographique dialoguant avec cette justesse est agréable dans le paysage audiovisuel français et permet de répéter que non, le cinéma français n’est pas que composé de drames ou de comédies sans grand intérêt.
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Créée
le 6 déc. 2023
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