Malgrè son raté avec OSS 117, Nicolas Bedos revient cette année sur la croisette pour présenter son nouveau film MASCARADE. Un film qui démontre pleins d'ambitions tant au niveau du scénario qui se veut recambolesque à coup d'arnaques et d'usurpations à tout va, qu'au niveau de son casting cinq étoiles (Pierre Niney, Isabelle Adjani, François Cluzet, etc.) Le nouveau long métrage de N. Bedos était donc très attendu lors sa participation au festival de Cannes dans la catégorie hors compétition, notamment du fait de ses qualités indéniables de cinéastes qu'on a notamment pu constater avec LA BELLE EPOQUE.

L'histoire se déroule à Nice, une ville où les plus pauvres envient les riches, où les riches rêveraient d'être encore plus riches, et où les très riches s'ennuient (pour reprendre en partie une des citations du film). En effet, Bedos dépeint Nice et plus largement la côte d'Azur comme une région qui attire jalousie et convoitise, orgueil et narcissisme, et au final solitude et désespoir. Un film qui se veut donc en partie nihiliste mais pas que. De fait, les touches d'humour majoritairement incarnée par Pierre Niney, mais également distillées à travers des pics au festival de Cannes et au milieu embourgeoisé du cinéma, font qu'on passe tout de même un moment plutôt agréable, et rendent le film beaucoup plus facile d'accès.

Au delà de l'histoire, Bedos est extrêmement généreux, et ambitieux au niveau de l'image, de la mise en scène et du montage. Ce qui fait donc du film un objet de cinéma intéressant à analyser d'une part, mais ce qui peut être perçu comme un trop plein d'idées et d'ambitions qui fait qu' au final on s'y perd un peu. Bedos essaye en effet de raconter son histoire sur plusieurs lignes temporelles entre un procès, une situation à venir, et des situations passées, et il y parvient à plein d'instants. Toutefois, il n'empêche que parfois cette volonté de déconstruire le récit au maximum fait qu'on se retrouve avec des personnages, et notamment Pierre Niney (qui est par ailleurs excellent dans le film), dont on arrive plus à suivre et à comprendre l'évolution. D'une scène à l'autre on va avoir un Pierre Niney avec de la barbe en haut de son manoir à boire son whisky (un peu à la Bruce Wayne), puis un Pierre Niney jovial et innocent ensuite ... on s'y perd un peu...

Néanmoins, MASCARADE reste une proposition narrative et cinématographique plus qu'intéressante. Bedos dresse une leçon de cinéma à tous les cinéastes "grands publics" français, et hisse très haut les standards de qualité auxquels il nous habitue de plus en plus depuis son premier film.

EdgarHugon_de_Viller
7

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Créée

le 31 déc. 2022

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