Tobe Hooper est l’homme d’un film. Ayons la lucidité de reconnaître qu’après Massacre à la tronçonneuse, le réalisateur n’est jamais parvenu à donner une vraie saveur à sa carrière. Poltergeist, qui est son autre grand succès, a visiblement été principalement réalisé par Steven Spielberg et ses réalisations estampillées Cannon sont de petites série B sans grand intérêt. Massacres dans le train fantôme (titre français surfant honteusement sur le film phare de son réalisateur) illustre parfaitement pourquoi la carrière du réalisateur n’a jamais réussi à décoller. Incapable de faire un choix entre le film d’horreur familial, le film d’ambiance et le vrai film d’horreur pour amateurs de grands frissons, le résultat reste dans le hall et regarde ces trois directions sans jamais convaincre.


Le film débute avec une scène de pur slasher avec un Tobe Hooper, un peu goguenard, qui semble dire à son spectateur que c’est un exercice facile à faire et qu’il ne va donc pas poursuivre dans cette voie. En revanche, cet apparent second degré n’est pas sans conséquence. Tobe Hooper introduit, en effet, le personnage du frère de l’héroïne du film, lequel est totalement insaisissable sur le plan psychologique mais aussi narratif. Voilà bien un personnage qui ne sert strictement à rien et qui va errer tout le film pour, semble-t-il, remplir une pellicule qui n'aurait pas excédé les 1h15 sans lui. Une durée que le film n’aurait pas non plus atteint si la présentation des personnages ne durait pas presque trois quarts d’heure. Car une des problématiques du film est là : il ne se passe pas grand-chose et il faut attendre un très long moment avant qu’il ne se passe quelque chose. Tobe Hooper soigne sa description de la fête foraine pour créer une belle atmosphère mais le rythme de son film s'en retrouve lourdement pénalisé.

De fait, l’ironie mordante de la première scène se retourne clairement sur son réalisateur qui n’a, en définitive, rien d’original à raconter et qui le raconte plutôt maladroitement. Un monstre dans une fête foraine, à l’image de Freaks, et quatre jeunes gens insouciants et un peu niais (et évidemment pas assez nombreux) pour un jeu de massacres convenu, pas très violent et surtout pas effrayant pour deux sous. Clairement, le film ne pâtit pas de son âge mais de la façon même dont il est fagoté. Ce n’est pas mauvais, certes, mais très dispensable.


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le 24 déc. 2023

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