Nous rencontrons des problèmes techniques sur la partie musique du site. Nous faisons de notre possible pour corriger le souci au plus vite.

Hong Sang-soo n’aura probablement jamais aussi bien exploré les univers parallèles, les récits répétés, que dans Matins calmes à Séoul. À se demander si dans son cas, ces séquences qui voient double ne sont pas des vies rêvées, oubliées, qu’un alcoolique doit misérablement avoir l’habitude de hoqueter dans sa mémoire avinée.

Aucune cohérence diégétique ou dramatique. Impossible pourtant d’affirmer que ces bizarreries sont les conséquences heureuses et désinhibées d’une volonté consciente du cinéaste d’explorer ainsi les différentes possibilités… quantiques d’une histoire (comme en physique, l’avantage d’une narration éclatée et sans cohérence, c’est qu’on peut toujours avancer l’argument du « récit quantique » : je le fais ici à la place de Hong Sang-soo) ou s’il s’agit des conséquences de divers essais effectués lors du tournage et qui seraient l’intérêt, l’avantage, de procéder par improvisation. Car c’est précisément ce qu’on fait avec les acteurs quand on improvise : on explore. (Au montage et dans les séquences tournées suivantes, on est censé en général trouver une cohérence. Ce dont le cinéaste se moque jusqu’à en faire une marque personnelle).

On ne saura jamais ce qui initie ainsi le mouvement créatif du cinéaste, mais il faut saluer l’audace. Cela a son charme. Et souvent ses limites. L’idée, c’est de trouver jusqu’à quel point cette faculté ou ce désir de jouer avec la cohérence du récit permet de mettre en valeur une histoire. On trouvait les mêmes incohérences (quantiques) dans Oki’s Movie, mais je n’ai pas souvenir de l’avoir vu employer ces méthodes radicales avec le même succès que dans Matins calmes à Séoul ou dans Un jour avec, un jour sans.


Commentaire complet à lire sur La Saveur des goûts amers

——————————————————————

À retrouver sur La Saveur des goûts amers :

En rab :

Limguela_Raume
8
Écrit par

Créée

le 11 mars 2023

Critique lue 15 fois

1 j'aime

Limguela_Raume

Écrit par

Critique lue 15 fois

1

D'autres avis sur Matins calmes à Séoul

Matins calmes à Séoul
BiFiBi
5

Variations en Hong mineur

Cela fait maintenant des années que Hong Sangsoo n'a plus grand chose à dire, et avec The Day He Arrives, le réalisateur ne s'en cache même plus : toujours un cinéaste perdu dans les méandres de son...

le 26 mai 2011

17 j'aime

Matins calmes à Séoul
SlashersHouse
9

Un jour sans fin.

Le cinéma de Hong Sang-soo a cette chose particulière qui fait que tout ce qui le compose a de quoi y rendre le public hermétique, ses choix de mise en scène, d'écriture et personnages cumulant à peu...

le 14 mai 2012

13 j'aime

Matins calmes à Séoul
Truman-
7

Critique de Matins calmes à Séoul par Truman-

Premier film d'auteur Coréen que je vois (enfin je crois), et ce fut une bonne surprise . Entre la mélancolie d'un film indé New Yorkais et la douceur du cinéma Coréen on se retrouve dans une...

le 6 mars 2014

5 j'aime

1

Du même critique

Parasite
Limguela_Raume
9

Amérite

Parasite, c'est un peu Mademoiselle (Park) délivré de son érotisme durassien et se rapprochant à la fois de Molière et de Shakespeare : du sang et des fourberies. Il y a une fable amusante dans...

le 14 juin 2019

7 j'aime

Printemps précoce
Limguela_Raume
9

Saveur précoce

Ozu ou l'incommunicabilité heureuse. Être là et savoir s’en contenter. Comme la triste vitalité d’un saule.Il y a quelque chose de reposant chez Ozu : où sont donc passés les personnages...

le 26 oct. 2023

7 j'aime

Ouvre les yeux
Limguela_Raume
8

Odyssée post-mortem

Pas bien pressé de le voir. Je suis pourtant un grand amateur de son remake avec Tom Cruise… Et j’aurais sans doute inversé l’ordre de préférence si j’avais vu le film d’Alejandro à sa sortie. Son...

le 14 févr. 2022

5 j'aime