Matrix Revolutions par Maqroll

L’ultime volet de la trilogie Matrix nous réserve une bonne surprise, déjà entrevue au cours du premier. Finies les stériles démonstrations de kung-fu du deuxième épisode, place au retour de l’humanité chez l’élu, qui se retrouve nu et aveugle, privé de son amour, seul contre la fureur d’un univers en guerre. Place à la résolution de ce conte en forme de parabole christique sur l’humanité et ses avatars, les machines programmables. À y bien réfléchir, les « évaluations » de nos modernes cognitivistes rejoignent le démoniaque Smith dans son combat désespéré contre l’élu. Car bien que plus puissant que lui dans sa perfection de machine programmée face à un humain mortel et vulnérable, il est vaincu par quelque chose qu’il ne peut concevoir. Seul l’amour n’est pas programmable… Le combat final est d’une beauté sauvage, mêlant le cosmos et la boue originelle dans un maelstrom vertigineux de lignes de fuite incurvées menant à la paix terminale. Le dernier soleil levant, œuvre de l’enfant innocent destinée à prendre la suite de l’oracle vient saluer une aube nouvelle, celle de la paix des hommes et de leurs ambitions à devenir des dieux. Les frères Wachowski nous offrent finalement une œuvre puissante et mystique qui a sa place dans l’histoire du cinéma, tant au niveau de l’esthétique qu’à celui de la réflexion.