Women
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le 10 juin 2022
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Men joue la carte de la singularité dans un genre qui peut facilement tomber dans le ridicule et le surfait. Film aux qualités esthétiques manifestes, Men joue l'horreur à la mode féministe. Le film est à ce compte assez effrayant d’un point de vue idéologique car les nombreux raccourcis qu’il opère desservent le message juste et sincère du début du film. La première scène montre ainsi un homme choir d’un immeuble, croisant le regard au dernier moment avec sa femme qu’il vient de frapper. Sa catabase annonce la métaphore que le film va filer par tous les moyens. Chute de tous les hommes ? L’assimilation des tous les hommes entre eux, dévoilant le couperet de la masculinité toxique, rabaisse inévitablement les prétentions philosophiques du film.
Tous les hommes de ce troublant village anglais ont comme un air de famille ; ils sont en fait joués par un même acteur. Ce passe-passe technique peut très bien résonner comme un amalgame facile que comme une manière de critiquer le point de vue de l’héroïne, qui, après la violence subie par son compagnon, va considérer tous les hommes comme identiques. Mais le film ne précise pas si son jugement est biaisé ou si la réalité s’apparente bien à cette simplicité. La policière venue à son secours déclare même : “Nous avons bien fait d’intervenir, mais, entre nous, vous ne risquiez pas grand-chose”. Cependant, le film ne montre aucune figure masculine positive ou émancipatrice.
La scène d’accouchements multiples, gore à souhait et tout bonnement pénible, a le tort de doubler cette répugnance visuelle par un sous-texte tout aussi grossier : la masculinité toxique s’engendre elle-même, ad nauseam. On sort par un propos qui ne s'embarrasse pas de complexité et qui vise à amalgamer “les hommes” comme l’affirme déjà le titre. On reste ainsi très perplexe, entre les intuitions artistiques du film et sa propension à aligner des affirmations féministes assez grossières sur l’universalité de la menace virile.
Il reste toutefois des scènes soignées, marquantes, chargées de symboles et de référentiels folkloriques. Les analogies sont nombreuses et offrent des plans intrigants et intéressants. La scène du tunnel témoigne de cet appétit pour la singularité esthétique. Bien qu’on voie le bout du tunnel, on ne l’atteint jamais car l’obscurité est trop grande : flaques d’eau, mélodie des échos, ombres au loin…
Créée
le 15 avr. 2025
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