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Bien sûr, ce n’est pas la vraisemblance des faits qui caractérise ce film. Mais, on pourrait appliquer cette sentence à la plupart des films de cette époque, et même des époques plus récentes. Peu de surprises donc dans ce scénario, mais les clichés du « film noir » sont un peu ce que l’on cherche quand on est amateur du genre. Comme au « Patins à Glace », le « film noir » est un exercice de style avec plus de figures imposées que de figures libres. Ce sont souvent les mêmes histoires, mais il y a des réussites et des échecs ; tout est dans la réalisation. La même histoire peut donner un chef-d'œuvre ou un navet, et évidemment aussi un film moyen dont le degré d’intérêt dépend de chaque spectateur, de sa sensibilité à la forme et de son état d’esprit du moment. C’est, je crois, dans cette troisième catégorie que je classerais « Nobody lives forever ».

Donc, ici, pas de vraie surprise, mais un rythme qui va crescendo, ce qui exclut que l’on s’ennuie. Quand Blake (Garfield, qui est un peu le Belmondo de l’époque) se trouve en situation délicate, il sait s’en tirer brillamment. Toutefois, en 1946, la morale des studios autorisait, au choix, des fins dramatiques ou heureuses. Ici, le « héros », bien que sympathique, est un escroc et sa proie, une innocente jeune femme (interprétation tout en délicatesse de Geraldine Fitzgerald). Le suspens est donc là : quelle sera la fin compatible avec le code Hayes ?


Les trognes complices de Blake sont de vieilles connaissances des cinéphiles : Walter Brennan et George Tobias notamment. La femme traîtresse et chanteuse a les traits agréables de Faye Emerson, par ailleurs bru de Franklin D. Roosevelt et reconnue par deux étoiles sur le Walk of Fame de Hollywood Boulevard.


Un film à recommander aux seuls amateurs du genre, qui devraient passer un agréable moment, comme ça a été le cas pour moi.

J’ai visionné cette rareté dans une copie VO non restaurée, ce qui est bien dommage.


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le 25 juil. 2025

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