Mi-temps
6.1
Mi-temps

Court-métrage de Lotfi Bahmed et Marie Sauvion (2017)

Pour couper court à tout malentendu, le titre n’a aucun rapport avec une rencontre sportive, même si un titre de journal évoque la guéguerre OM-PSG.


Nous sommes dans une brasserie parisienne typique où Karim Feraoun (37 ans), joué par Manu Payet (ne pas confondre avec Dimitri…) a visiblement ses habitudes depuis 10 ans. Il discute à une table en prenant un verre avec Violette (Mélanie Mary), sa future épouse. Pour leur futur intérieur (et non futur antérieur), il expose des idées quelque peu délirantes, ce qui entraîne un petit différend et incite Violette à retourner au travail sans plus attendre. Pierre (Bruno Solo), le propriétaire de la brasserie cherche un peu Karim en lui disant que depuis qu’il est passé directeur de création (1 semaine), il se tourne les pouces.


Bref, Karim réagit aux petites provocations, en rappelant qu’il n’est pas du genre à se laisser marcher sur les pieds. C’est alors qu’il se retrouve dans une situation comme si le temps s’était arrêté. Tout et tout le monde se retrouve figé, un peu comme ce qu’on voit dans Cashback (Sean Ellis – 2007), dont la première version fut d’ailleurs un court métrage.


Karim cherche à comprendre ce qui se passe, lorsqu’un personnage attablé dans un coin sombre de la brasserie se lève finalement pour lui expliquer les tenants et aboutissants de la situation. Ayant atteint le milieu exact de la durée de son existence, Karim a quinze minutes pour décider s’il continue comme si de rien n’était ou bien s’il préfère recommencer (en repartant de son état de nouveau-né), avec juste des impressions qui resteront dans son subconscient en fonction de ce qu’il a déjà vécu. Le petit quelque chose indéfinissable qui modifiera son avenir en influençant ses décisions.


Ce personnage qui explique la situation à Karim est Dick Rivers dans son propre rôle, ce qui donne l’occasion d’une composition inattendue et particulièrement savoureuse. Pour Karim, faire son choix impliquera qu’il retrouvera ou non son entourage. D’autre part, il ne peut pas savoir si les personnes qui lui tiennent à cœur sont ou non déjà passées face à ce choix, ni ce qu’ils et elles décideront dans cette situation. Voilà d’ailleurs le point qui peut faire tiquer. Si l’idée de base permet un film original et amusant, on sent finalement que quelque chose cloche, comme s’il fallait imaginer le temps comme une infinité de flux parallèles s’écoulant à des vitesses différentes selon les individus. Bizarre.


La réalisation est assurée par le duo Marie Sauvion/Lotfi Bahmed qui maîtrise bien la situation, avec notamment des effets spéciaux particulièrement convaincants. Le scénario ménage une belle série de rebondissements et des dialogues savoureux. Quant au casting, il reconstitue le duo Payet-Solo pour notre plus grand bonheur.


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le 15 mai 2021

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