Mignonnes aborde la thématique de l’hyper sexualisation des adolescentes de manière assez fine. L'autrice évite notamment l’écueil qui aurait consisté à faire de ce film une oeuvre lourdement moralisatrice. L’hypersexualisation n'est ici qu'un prétexte pour d'aborder des thématiques assez classiquement associées à l’adolescence; le jeu, l'intégration, la construction de soi, les relations amoureuses etc.


Elle pose un regard adolescent et non normatif sur les événements, un choix judicieux qui enrichit l'expérience et qui permet de saisir avec plus de nuances les enjeux liés aux différentes thématiques abordées. Cette approche lui permet par exemple d'insister sur la dimension ludique du phénomène d'hyper sexualisation en montrant que les filles ne sont pas uniquement des victimes d'injonctions sociétales, mais avant tout des enfant qui jouent aux adultes.


La réalisatrice aurait pu se contenter d'une approche strictement "naturaliste". Ce n'est pas le cas. Afin d'apporter un supplément d'âme à son film, elle choisi d’empreindre le film de mysticisme. C'est tout à son honneur mais malheureusement cette facette s'accorde mal avec le reste du film, comme s'il s'agissait d'un artifice exogène, rajouté a posteriori par l'autrice. Dommage.


Au registre des déceptions on peut aussi mentionner la fin. Trop forcé. Elle donne le sentiment d'être présente uniquement pour "rassurer le spectateur", comme si la réalisatrice était finalement rattrapée par sa propre morale. Dommage.


Néanmoins, ne vous laissez pas refroidir par ces petites imperfections. Le film vaut vraiment le détour.

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le 27 août 2020

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