Les frères Coen en étaient encore à leurs débuts, mais on reconnaît déjà leur façon de procéder, une empreinte à mi-chemin entre la comédie, la tragédie et le film noir.
Dans Miller's Crossing, nous sommes embarqués dans des magouilles de truands, que l'on observe que du point de vue du personnage de Tom, qui agit dans l'ombre, par le simple intermédiaire du dialogue, et tente de maîtriser les gros bonnets.
Je me suis senti un peu perdu au début du film, plongé au milieu de nombreux personnages sont les rôles et les influences sont assez floues. Mais rapidement, on comprend les différentes relations, les personnages étant assez stéréotypés et donc lisibles, mais sans pour autant comprendre le véritable objectif de Tom, le personnage le plus indiscernable pour ses ennemis, ses amis, ou même le spectateur.
La trame se base donc sur ce personnage et sur les doutes qu'il sème, tel un Petyr Baelish du XXe siècle. Toutes les magouilles s'effectuent par le simple biais de la parole, sur des réflexions tordues mais crédibles, lui permettant d'arriver discrètement à ses fins.
Les gangsters de Miller's Crossing appartiennent à un univers qui leur est propre, avec l'omniprésence de chapeaux à une importance capitale (si bien que même dans l'empressement, Tom oublie et sa veste et non son chapeau). Les répliques des personnages sont jouissives, dignes des prochains Coen, et permet de pleinement profiter de la classe des personnages.
Les seuls reproches que je fais à ce film, c'est tout d'abord que j'ai eu un peu de mal à accrocher à l'histoire au début, étant plongé directement dans un univers assez riche (cela sera réglé au second visionnage) et que la VF n'est franchement pas géniale, excepté en ce qui concerne Tom. Globalement, il s'agit d'un film bien cool, et je pense qu'un des piliers fondateurs du cinéma des Coen.