C'est mon dernier mot, Jean-Pierre.

Une famille dont la mère est décédée, constituée du père et de ses deux jeunes fils, s'installe dans une nouvelle maison pour démarrer une nouvelle vie. Bientôt, le plus jeune garçon va recevoir comme un cadeau du ciel un sac rempli d'argent...

"Millions" ne fait certes pas partie des perles de Danny Boyle. La faute parfois à une multitude de bons sentiments accouplée à une morale qui n'est pas vraiment sûre d'elle en fin de compte. Pourtant, le cinéaste construit autour de cette trame totalement fantaisiste un véritable univers esthétique, des résidences à l'école des deux héros, tout coloré et visuellement splendide. Bizarrement, "Millions" penche très souvent dans l'esprit d'un film de Tim Burton, la musique rappelant incroyablement celle de "Edward aux Mains d'Argent" et cette multitude de pavillons dans lesquels évoluent les petits héros rappelant la teinte visuelle de "Big Fish". Mais Boyle est un malin et sait donner à son film un ton propre, créant une fable se construisant à la minute, alternant intelligemment comique et dramatique.

Tout comme Burton car c'est bien vers ce cinéaste que Boyle se rapproche, il y a dans "Millions" de purs moments d'émotion servis par un petit acteur impliqué, qui, davantage que jouer la naïveté, la respire et la transmet par son regard. Si les interventions des saints sont parfois redondantes et la morale sur l'argent pas très claire, "Millions" offre un moment d'aventure qui, souvent et d'une façon autre que totalement formelle, est imprégnée de toute l'énergie et l'enthousiasme qui caractérise le cinéma si particulier et jouissif de Danny Boyle.